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Trump se déchaîne contre Harvard et maintient la pression sur l'éducation

Trump se déchaîne contre Harvard et maintient la pression sur l'éducation
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Washington (AFP) - Donald Trump s'est déchaîné jeudi contre Harvard, devenue la principale cible d'une offensive plus large contre le système d’éducation américain.

Il a accusé la prestigieuse institution, l'une des mieux classées au monde, d'être une "institution antisémite d'extrême gauche" et une "menace pour la démocratie", dans un long message sur son réseau Truth Social.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par l'administration Trump pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur ainsi que contre certains étudiants étrangers.

Dans une lettre ouverte adressée jeudi à Donald Trump, cinq sénateurs démocrates de confession juive accusent le gouvernement d'utiliser la lutte contre l'antisémitisme comme moyen détourné "d'attaquer les universités et les écoles publiques du pays".

"Nous rejetons les politiques de votre administration visant à couper le financement d'universités et à les punir gratuitement, puisque cela représente un détournement du combat contre l'antisémitisme et le diminue", écrivent les élus, dont Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat.

Pour le président américain, Harvard est "un foutoir progressiste" et "accepte des étudiants du monde entier qui veulent détruire notre pays".Il avait signé mercredi une série de décrets visant à augmenter encore un peu plus la pression sur les universités américaines, et sur l'enseignement public en général.

Dans son message, l'ancien promoteur immobilier appelle à "virer" un avocat qui travaille pour sa société, la Trump Organization, et qui représente par ailleurs également Harvard.

"J'espère que ma très grande et magnifique entreprise, dirigée par mes fils désormais, va s'en débarrasser immédiatement", tempête encore le milliardaire.

- "Discipline" -

Peu après, son fils Eric Trump a indiqué à CNN s'être séparé de William Burck, avocat très apprécié dans les milieux républicains, qui avait été recruté comme conseiller de la Trump Organization et qui a aussi été chargé par Harvard de défendre l'université face à la Maison Blanche.

L'université avait attaqué lundi l'administration Trump contre un gel de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences de la Maison Blanche.

Le président américain, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants et les programmes.

Harvard a pris la tête d'un mouvement d'opposition rejoint par d'autres grands noms tels que Yale ou Princeton, qui ont rejeté ensemble ""l'interférence politique", dans un communiqué mardi.

L'offensive de Donald Trump en matière d'éducation, l'un des champs de bataille privilégiés de la droite américaine, va au-delà de l'enseignement supérieur.

Le président américain, qui veut démanteler le ministère fédéral de l'Education pour donner tout le pouvoir en la matière aux Etats, déjà largement compétents sur le sujet, a signé mercredi une nouvelle volée de décrets censés empêcher les idées progressistes de se répandre dans les écoles.

L'un des textes promet ainsi de renforcer les attributions des enseignants et des écoles en matière de "discipline".

Un autre vise les organismes qui évaluent les performances des universités et leur éligibilité à des financements fédéraux ("accreditors").

"Beaucoup d'entre eux se sont basés sur une idéologie +woke+ pour évaluer les universités, au lieu de se baser sur le mérite et la performance", a assuré le secrétaire général de la Maison Blanche, Will Scharf.

Par "woke", la Maison Blanche et plus largement la droite américaine désignent les idées visant à promouvoir la diversité et à décourager les discriminations, raciales et sexuelles essentiellement.

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