Tourisme sexuel : quand les jeunes Japonaises deviennent la vitrine cachée d’un Japon en crise

Dans l’un des quartiers les plus visités de Tokyo, le tourisme sexuel s’intensifie à mesure que les inégalités économiques se creusent. Une réalité ignorée des guides touristiques, mais bien connue des travailleuses du sexe.
Kabukicho, dans l’ouest de la capitale japonaise, est connu pour ses néons, ses karaokés et ses bars à hôtesses. Mais ces derniers mois, c’est dans l’ombre du monstre Godzilla, perché sur le toit d’un cinéma, qu’un autre visage du quartier attire les regards : celui du parc Okubo, devenu le cœur d’un marché sexuel discret, mais florissant rapporte l’« AFP ».
Des jeunes femmes dans la précarité
« Il y a dix ans, ce n’était pas courant de voir des femmes japonaises se prostituer dans la rue », explique Arata Sakamoto, directeur de l’association d’aide aux travailleuses du sexe Rescue Hub, interrogé par l'« AFP ». Depuis la pandémie, le profil des femmes présentes a changé : plus jeunes, souvent isolées, et précipitées dans la rue par un pouvoir d’achat en chute libre.
Ria, 28 ans, y travaille depuis plusieurs années. « La moitié de mes clients sont désormais des touristes », confie-t-elle à l'« AFP », soulignant l’attractivité du Japon depuis la chute du yen. Un service coûte en moyenne entre 92 et 184 euros, mais les tarifs baissent, comme les revenus. Azu, 19 ans, raconte : « Dans le meilleur des cas, je gagne 125 euros de l’heure. Parfois un peu plus. »