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Synagogue de La Grande-Motte: le suspect est un Algérien en situation régulière

Synagogue de La Grande-Motte: le suspect est un Algérien en situation régulière
Publié le 25 août 2024 à 11:15, mis à jour le 25 août 2024 à 11:16

Paris (AFP) - L'auteur présumé de l'attaque de la synagogue de La Grande-Motte (Hérault), interpellé samedi soir à Nîmes après une brève cavale, est un Algérien de 33 ans, en situation régulière en France.

Les enquêteurs n'auront mis qu'une quinzaine d'heures pour retrouver le suspect, filmé par des caméras de vidéosurveillance, le visage découvert, alors qu'il tentait de mettre le feu à la synagogue peu avant 08H30 samedi, juste avant l'office matinal du shabbat. 

Une "attaque antisémite" qui n'a pas fait de victimes mais aurait pu virer au "drame absolu" si les fidèles avaient été sur place, avait souligné le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, venu sur place quelques heures après les faits.

Le suspect, qui portait un drapeau palestinien à la taille lors de l'attaque, a été débusqué à Nîmes dans le département voisin du Gard.Il a été interpellé dans un immeuble de Pissevin, quartier paupérisé et connu pour être en proie au trafic de drogue, selon une source proche de l'enquête.

L'homme, qui semblait porter une arme de poing dans les images de vidéosurveillance, a ouvert le feu sur la colonne de policiers d'élite venue l'interpeller, a indiqué dans la nuit le parquet national antiterroriste, saisi de l'enquête.

Les policiers ont répliqué et l'homme a été blessé au visage, mais ses jours ne sont pas en danger.

Au total, quatre personnes étaient en garde à vue dans ce dossier dimanche en fin de matinée.L'enquête devra désormais s'attacher à reconstituer le mode opératoire, les motivations et les éventuels complices du suspect.

Le président du Conseil représentatif des institution juives de France, Yonathan Arfi, a exprimé sur le réseau X le "soulagement pour tous" que constitue l'arrestation de l'assaillant présumé, félicitant les forces de l'ordre.

- "Danger réel" -

Perla Danan, présidente du Crif Occitanie, a également exprimé son "soulagement" auprès de l'AFP."Mais nous avons aussi conscience que nous avons eu une chance inouïe que l'individu fasse une erreur sur l'horaire de l'office.On a échappé au pire.Malheureusement, ce n'est qu'un début.Le danger reste réel", a-t-elle estimé.

Un rassemblement est prévu par le Crif à Montpellier mardi à 18H00, et un "temps de recueillement" sera organisé à un moment non encore fixé à la synagogue, selon le maire de La Grande-Motte, Stéphan Rossignol.

Seules cinq personnes, dont le rabbin, étaient présentes dans la synagogue Beth Yaacov au moment des faits.Aucune n'a été touchée, l'assaillant n'ayant pas pénétré à l'intérieur de l'édifice, dont il a tenté d'incendier deux portes.

L'attaquant a également incendié deux voitures devant la synagogue.Un policier municipal, intervenant pour les départs d'incendie, a été légèrement touché par le souffle de l'explosion d'une bonbonne de gaz, déjà présente sur les lieux.

Dans un contexte de forte recrudescence des actes antisémites depuis l'attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza, l'attaque a choqué dans le pays et a été dénoncée par l'ensemble de la classe politique.

"La lutte contre l'antisémitisme est un combat de chaque instant, celui de la Nation unie", avait rapidement réagi le président Emmanuel Macron.

Sans citer explicitement des personnalités ou des partis, M. Attal a lui dénoncé un "climat alimenté par certains" depuis le 7 octobre, avec "beaucoup de confusions (autour du conflit) qui conduisent à alimenter une haine des juifs dans notre pays".

Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement est accusé par ses adversaires politiques d'attiser l'antisémitisme, ce dont il se défend, avait été l'un des premiers à réagir, dénonçant un "intolérable crime", mais sans initialement utiliser le mot "antisémite".

Les actes antisémites ont quasiment triplé depuis le début de l'année, avec "887 faits" recensés au premier semestre, avait indiqué le 9 août M. Darmanin, alors qu'on en comptait 304 au cours de la même période en 2023. 

Ils avaient déjà fortement augmenté en 2023, notamment après le 7 octobre, selon le ministère de l'Intérieur, qui en a recensé 1.676 sur l'année, "soit quatre fois plus qu'en 2022".

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