Sylvain Tesson a répondu à la polémique du Printemps des poètes

L’écrivain a réagi à la tribune signée par plus de 1 200 professionnels de la culture s’opposant à sa nomination en tant que parrain de l’événement.
Le 19 janvier dernier, une tribune parue dans Libération s’opposait à la nomination de l’écrivain Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des poètes pour l’édition 2024.
Les quelque 1 200 signataires appartenant au monde de la culture lui reprochent en effet d’être “icône réactionnaire”, “une figure de proue de l’extrême droite littéraire”.
“Quel est mon crime et qui sont mes juges ?”
Interrogé, le lauréat du Prix Renaudot 2019 pour La Panthère des Neiges a ainsi réagi :
Moi, je me suis posé une question. Quel est mon crime et qui sont mes juges ?
Et il ajoute : “Ils ont trouvé un mot qui est le mot du conformisme absolu et qui clôt le débat, c’est ‘extrême droite’”. Il s’est dit “déçu” que ses opposants aient eu recours à ce mot quand la langue française offre un tel “vivier (…) Ce sont des poètes, je pensais qu’ils useraient de cet extraordinaire magasin de vocabulaire à leur disposition”.
Tesson : “Je veux bien être un rétrograde, un ringard”
Il préfère ses propres termes pour évoquer son positionnement : “Je veux bien avouer que j’aime ce qui demeure plutôt que ce qui s’écroule, je préfère admirer que me révolter, je veux bien être un rétrograde, même un ringard, un rétif, une vieille locomotive plutôt qu’une formule 1”.
Et puis, il voit du conformisme et un rejet de la diversité d’opinion de la part des signataires : “La poésie et la littérature, – enfin c’est ce que je croyais moi, pauvre naïf – c’est précisément l’endroit, le lieu, la patrie, peut-être l’éclat, où tout est permis, où tout est possible, où les choses se contredisent, se rencontrent, se télescopent, s’opposent… Cela s’appelle la liberté”.
Pourquoi a-t-il accepté ce parrainage ?
Il est également revenu sur les raisons qui l’ont poussé à accepter d’être le parrain de l’édition 2024 du Printemps de poètes. Sylvain Tesson a ainsi convoqué son enfance, alors qu’il découvrait les grands textes : “Ça m’a ébloui. Si je peux rendre un peu de la part de cette chance que j’ai eue, aller dans des écoles… Il ne s’agit pas de montrer des poèmes à moi, je n’ai pas cette prétention-là”.
Avant de conclure : “Finalement je suis un peu déçu de me rendre compte que ceux qui devraient être des bardes préfèrent devenir des magistrats”.
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