Qu’est-ce que le harcèlement d’ambiance à caractère sexuel, reconnu par la cour d’appel de Paris ?

Dans un arrêt du 26 novembre, la cour d’appel de Paris a condamné une entreprise à verser des dommages et intérêts à une salariée licenciée après avoir signalé à plusieurs reprises le climat sexiste alimenté par ses collègues masculins. Le harcèlement d’ambiance à caractère sexuel a été retenu.
Peut-on dénoncer des propos et agissements sexistes au travail, même sans en être directement l’objet ? Oui, d’après la cour d’appel de Paris. Le 26 novembre dernier, elle a condamné une entreprise à verser des dommages et intérêts à une ancienne salariée, qui a dénoncé à plusieurs reprises le comportement toxique de ses collègues masculins.
Travaillant en open-space, elle était régulièrement confrontée à des échanges de photographies de femmes dénudées, commentaires graveleux et blagues misogynes. Son équipe, composée de femmes, était surnommée l’équipe « Tampax ». Ses alertes successives auprès de son employeur, du médecin du travail et du psychologue du travail n’avaient pas donné lieu à des mesures spécifiques.
Qu’a dit la cour d’appel ?
Licenciée à la suite de ces plaintes, la salariée a saisi le conseil de prud’hommes, qui a rejeté sa demande. En appel, toutefois, la cour a estimé que la configuration de l’espace de travail « ne permettaient pas à Mme [P] de s'abstraire de cet environnement et d'ignorer les images à caractère sexuel et les propos sexistes échangés portant atteinte à sa dignité...