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Où en est le secteur de la crèche en France, trois ans après la mise en lumière des dysfonctionnements ?

Où en est le secteur de la crèche en France, trois ans après la mise en lumière des dysfonctionnements ?
Publié le , mis à jour le

Trois ans se sont écoulés depuis le tragique assassinat d'un nourrisson au sein d'une crèche. Explorons les transformations, ou l'absence de celles-ci, qui ont marqué ce secteur en difficulté pendant cette période.

Tl;dr

  • Le procès de la puéricultrice accusée d’empoisonnement à Lyon ouvre.
  • Des mesures ont été prises mais insuffisantes pour améliorer les crèches.
  • Les professionnels réclament un plan de formation et de financement.

Un procès qui secoue le monde de la petite enfance

Après le décès tragique de la petite Lisa à Lyon, prétendument empoisonnée par une puéricultrice, le procès de cette dernière s’ouvre ce mardi 1er avril 2025. Ce drame a mis en lumière les difficultés et dysfonctionnements majeurs du secteur des crèches en France.

L’état des crèches françaises : un système à bout de souffle

La France dispose de 460 000 places en structures collectives pour la petite enfance. Les crèches publiques représentent 50% de ces places, les crèches privées 27% et les crèches associatives 23%. Malgré des mesures prises après le drame, observateurs et professionnels de la petite enfance estiment qu’elle sont insuffisantes. Le système est « à bout de souffle », tant dans le public que dans le privé, affaibli par un sous-financement chronique et une multiplication des dérogations.

Les problèmes structurels soulignés par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) sont notamment le faible taux d’encadrement des enfants, la pénurie de professionnels et des contrôles insuffisants dans un secteur privé en pleine expansion. « Il y a eu certaines évolutions mais c’est un travail de longue haleine, on ne change pas comme ça le mode de fonctionnement de tout un secteur. », avance Élisabeth Laithier, Présidente du Comité filière petite enfance.

Des mesures prises mais insuffisantes

Pour attirer les professionnels, le gouvernement a encouragé les crèches à augmenter de 100 à 150 euros le salaire net mensuel de leurs personnels, en finançant 66% de la hausse. Cependant, cette somme est jugée insuffisante par les professionnels.

De plus, le gouvernement s’apprête à publier le référentiel de la qualité d’accueil des jeunes enfants, qui servira de base pour contrôler les structures. Pour les micro-crèches, un projet de décret vise à revenir sur les dérogations, ce qui est vu comme une avancée majeure pour la qualité d’accueil.

La route est encore longue

Malgré ces efforts, « il n’y a toujours pas d’actes forts » pour faire face aux problématiques essentielles du secteur, déplore Cyrille Godfroid, cosecrétaire général du syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE). Parmi les chantiers prioritaires, la lutte contre la pénurie de professionnels, qui permettra d’améliorer les conditions d’accueil des tout-petits, est en tête de liste.

Les professionnels réclament un vaste plan de formation et une remise à plat du mode de financement du secteur. Le chemin est encore long, mais l’objectif final est clair : renforcer le taux d’encadrement, actuellement d’un adulte pour six enfants en moyenne.

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