Mélanie, 36 ans, tuée par son mari : le combat d’un père contre les féminicides

CE QUI RESTE D’ELLES. Parce que les féminicides ne sont pas des faits divers, mais s’inscrivent dans un continuum de violences, ELLE a choisi de raconter qui étaient ces femmes tuées en raison de leur genre. Une manière de les faire vivre dans notre mémoire collective au-delà des statistiques. Cette semaine, Mélanie, morte le 24 novembre 2023 et dont le père a fait de la lutte contre les violences faites aux femmes son sacerdoce.
Dans le dictionnaire, « catastrophe » désigne les effets dommageables d'un phénomène brutal, durable ou intense, d'origine naturelle ou humaine. Rien d’anodin donc, que ce soit le mot choisi par Didier Bulot pour évoquer la journée du 24 novembre 2023. Ce jour-là, sa fille Mélanie était tuée chez elle par son mari à coups de marteau.
Elle avait 36 ans, deux enfants et était le 125e féminicide de l’année 2023, selon le décompte du collectif inter-orga féminicides. En un instant, c’est tout un clan qui a été pulvérisé. « Il n’a pas tué que ma fille, il a tué toute ma famille, glisse le père de 61 ans. Nous sommes libres, mais nous avons pris perpète. »
Le « cœur immense » de Mélanie
Mélanie était son rayon de soleil. Elle n’était pas sa fille biologique, mais c’était tout comme précise Didier Bulot d’emblée. Elle avait à peine deux mois lorsqu’il a rencontré sa mère. « Elle n’a jamais connu son père biologique et il n’a jamais cherché à la connaître non plus, explique-t-il...