Les mots du genre : « sororité », son incroyable résurrection, du Moyen-Âge à #MeToo

Chaque semaine, ELLE retrace l’histoire d’un mot appartenant au vocabulaire féministe. D’où vient le terme « sororité » ? Comment s’est-il imposé dans le débat public et la culture populaire ? Coup de projecteur.
Il y a encore quelques années, on pensait qu’aucun mot n’existait pour parler de « fraternité » au féminin. Pourtant, le terme « sororité » est apparu bien avant la devise officielle de la République française, « liberté, égalité, fraternité », qui a, elle, été adoptée en 1848. À l’image du féminisme occidental, son histoire s’est construite par vagues, entre oublis et réhabilitations. Quant à sa définition, elle a évolué au fil des mouvements et des époques.
La « sororité », qui sous-tend une solidarité entre femmes, s’impose aujourd’hui comme un moyen de se rassembler et de faire bloc face à la domination masculine. Comme une revendication politique, ce lien « sororal » envoie valser les vieux clichés sur la rivalité féminine, selon lesquels les femmes seraient vouées à se crêper le chignon.
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La première fois que « sororité » est employé dans la littérature
Les balbutiements du mot « sororité », sous sa forme latine sororitas, remontent au Moyen-Âge, selon le dictionnaire de latin médiéval d’Albert Blaise, publié en 1975. Ce terme faisait alors référence à une « communauté religieuse de...
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