Les mots du genre : itinéraire de l’expression « safe place », entre luttes queer et féminisme digital

Chaque semaine, ELLE retrace l’histoire d’un mot appartenant au vocabulaire féministe. Quand le terme « safe place » a-t-il émergé ? Comment sa définition a-t-elle évolué ? On déroule le fil.
À l’ère des prises de conscience sur la domination patriarcale, l’expression « safe place » se répand comme une traînée de poudre. Ces « espaces sûrs », en français, désignent des lieux physiques ou virtuels, où les minorités ethniques et sexuelles se sentent en sécurité. Des endroits où les femmes, les LGBT+, les personnes racisées peuvent s’exprimer librement sans craindre d’être taxées de victimisation ou de se sentir harcelées, agressées.
Si cet anglicisme et sa variante « safe space » gagnent du terrain sur les réseaux sociaux et dans le débat public, son origine vient de mouvements plus anciens. Sa définition s’est enrichie au fil du temps, à travers de multiples luttes et communautés. Aujourd’hui, son sens a évolué : dans le langage courant, une « safe place » peut aussi désigner un être cher, une ville où l’on se sent bien, un groupe WhatsApp ou encore une série doudou, perçus comme apaisants et réconfortants.
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