logo Elle

Les mots du genre : « gaslighting », du film de 1944 à la dénonciation féministe

Les mots du genre : « gaslighting », du film de 1944 à la dénonciation féministe
Publié le

Chaque semaine, ELLE retrace l’histoire d’un mot appartenant au vocabulaire féministe. D’où vient le terme « gaslighting » ? Comment est-il passé du concept psychologique à l’outil critique féministe ? On rembobine.

« Ne le prends pas si personnellement », « tu es sûre que tu vas bien ? », « tu es trop sensible », … Les gaslighters redoublent d’imagination pour renverser la situation à leur guise. Historiquement, le « gaslighting » fait référence à cette technique de manipulation par les mots, qui consiste à mettre en doute la parole d’une personne – une femme généralement –, en pointant son état mental. « Le gaslighting désigne originellement une relation conjugale reposant sur  la manipulation d'une femme par son époux. Il est devenu un mot-clé de la psychologie américaine, puis un outil critique du féminisme, avant récemment de définir un type de langage politique mensonger et la violence qui en découle », indique la philosophe et écrivaine française Hélène Frappat, autrice du livre « Le gaslighting ou l'art de faire taire les femmes » (Éd. L’Observatoire). 

Ce terme a longtemps été utilisé pour dénoncer les comportements de pervers narcissiques dans les relations toxiques. Au-delà du simple mensonge, cette inversion des rôles entre le coupable et la victime passe par le déni, la minimisation des émotions, la culpabilisation ou encore la déformation des faits, pour tirer profit de l’anxiété que...

Publicité

À lire aussi sur Elle:

Accessibilité : partiellement conforme