Les 10 pays où le taux de suicide atteint des sommets, selon l’OMS

Selon les dernières données de l’Organisation mondiale de la santé, certains pays enregistrent des taux de suicide nettement supérieurs à la moyenne mondiale. Découvrez quels États figurent parmi les dix plus durement touchés par ce phénomène préoccupant.
Tl;dr
- Le Lesotho affiche le taux de suicide le plus élevé.
- L’Afrique et l’Asie touchées par un manque de ressources.
- Les jeunes, particulièrement à risque, selon l’OMS.
Des chiffres alarmants à l’échelle mondiale
Chaque année, près de 727 000 personnes mettent fin à leurs jours dans le monde, révèle l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Loin d’être homogène, la répartition de ce phénomène frappe bien plus sévèrement les pays à faibles et moyens revenus, où surviennent plus des deux tiers des suicides. Sur ce plan, l’Afrique se distingue tristement : quatre des dix nations aux taux les plus élevés y sont situées.
L’Afrique et l’Asie en première ligne
En haut du classement mondial figure sans surprise le Lesotho, avec un taux de suicide de 36,7 pour 100 000 habitants, bien que le chiffre ait légèrement baissé depuis 2020. Suivent Eswatini (31,8), le Guyana, ou encore le Zimbabwe. L’Asie, elle aussi frappée, voit la Corée du Sud afficher le taux le plus élevé du continent (20,6), malgré ses succès économiques. La situation n’est guère meilleure en Amérique latine avec l’Uruguay, le Surniname ou encore la Guyana. Ces pays partagent un point commun inquiétant : une carence dramatique en professionnels de santé mentale.
Dans certains États tels que les Iles Salomon ou les Micronésie fédérées, il n’existe qu’un psychiatre pour des centaines de milliers d’habitants. Ce dénuement complique sérieusement tout accès aux soins adaptés et à la prévention.
Mécanismes sociaux et facteurs aggravants
Plusieurs éléments alimentent cette crise : stigmatisation persistante autour des maladies psychiques, tabous culturels, pauvreté structurelle mais aussi instabilité politique ou sociale. Les jeunes paient un lourd tribut : en 2021, le suicide représentait la troisième cause principale de décès chez les 15-29 ans selon l’OMS. De nombreuses victimes agissent lors d’une crise aiguë marquée par une perte soudaine de repères ou une incapacité à faire face au stress.
L’organisation onusienne observe que certains groupes sont particulièrement vulnérables :
- Migrants et réfugiés
- LGBTI+
- Péoples autochtones et prisonniers
Harcèlement, isolement social ou discrimination augmentent considérablement les risques pour ces populations.
L’urgence d’une réponse globale adaptée
Face à cette réalité glaçante, la mobilisation reste insuffisante : seulement 2,1 % des budgets mondiaux de santé sont consacrés à la santé mentale. Dans les pays les plus touchés, ils sont souvent bien en dessous de ce seuil. Si une baisse globale du nombre de suicides a été constatée depuis vingt ans (-35 %), certaines régions comme l’Amérique enregistrent paradoxalement une hausse notable (+17 %).
Au final, la question ne se limite pas aux chiffres : elle interroge nos sociétés sur leur capacité à offrir écoute et accompagnement aux plus fragiles. Un enjeu crucial qui appelle une action concrète – avant tout humaine.