L'Education nationale tance Stanislas sur l'instruction religieuse

Paris (AFP) - L'établissement privé parisien Stanislas a reçu une mise en demeure de l'académie de Paris sur ses cours de culture chrétienne et fera l'objet d'une "attention particulière" sur l'application du programme d'éducation à la sexualité (Evars), a indiqué mardi le ministère de l'Education nationale.
Cette mise en demeure fait suite à une inspection de contrôle de l'académie de Paris, pour vérifier que l'établissement catholique huppé s'est bien mis en conformité avec les recommandations de l'Inspection générale de l'Education (IGESR) formulées en juillet 2023.
L'ex-ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, avait saisi en février 2023 l'IGESR après des accusations de dérives homophobes et sexistes visant Stanislas relayées dans la presse.Le rapport issu de l'enquête, rendu en juillet 2023, dévoile des "dérives" à Stanislas et fait un certain nombre de recommandations.
L’académie de Paris a ensuite "diligenté une mission de contrôle qui a mobilisé dix personnels" entre février 2024 et mai 2025, avec une dizaine de visites de l’établissement" et des contrôles sur pièces, souligne le ministère dans son communiqué.
A l’issue de la mission, il ressort que dix recommandations "ont fait l’objet d’une mise en conformité satisfaisante" mais que "le nouvel enseignement de +culture chrétienne+ s'apparente à de l’instruction religieuse" et doit faire l'objet dès la rentrée d'un "accord explicite des parents", exige le ministère.
"Par ailleurs, l’autorité académique a averti l’établissement qu’elle aurait une vigilance particulière s’agissant du déploiement" dès cette rentrée "du programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars), au regard notamment de ses enjeux" pour l'égalité entre filles et garçons et pour la lutte contre toutes formes de discriminations" ou "violences, notamment sexistes et sexuelles", conclut le communiqué.
Le rapport sur Stanislas est revenu récemment dans l'actualité par le biais de la commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, dans la foulée du scandale Bétharram, et dont les conclusions seront dévoilées mercredi.
Les corapporteurs de la commission, Paul Vannier (LFI) et Violette Spillebout (EPR), ainsi que la présidente de la commission, Fatiha Keloua Hachi, ont estimé que le rapport de l'IGESR avait probablement été "édulcoré", ce qu'a nié la directrice de l'inspection générale Caroline Pascal, soutenue par la ministre actuelle de l'Education nationale, Elisabeth Borne.