Le réarmement français, un espoir pour l’emploi chez Arcelor Mittal ?

Découvrez comment le réarmement de la France pourrait être la clé pour sauver les emplois chez Arcelor Mittal, le géant de l'acier en crise.
Tl;dr
- Le secteur sidérurgique français est affecté par la concurrence chinoise.
- Un « plan d’action d’urgence » est envisagé par l’UE pour protéger l’industrie.
- La Défense pourrait représenter une solution pour soutenir le secteur.
Le défi de l’acier français face à la concurrence internationale
Avec les usines d’Arcelor Mittal, géant indien de l’acier, qui annoncent un plan social imminent, le secteur sidérurgique français est clairement en difficulté. La baisse de la demande d’acier n’est pas autant en cause que la concurrence exacerbée de la Chine.
La Chine, acteur dominant de la production d’acier
La France, sur l’échiquier mondial, est un petit producteur d’acier. Pour illustrer ce propos, en 2024, la Chine a produit 54% des 1,9 milliard de tonnes d’acier, alors que la France n’en produisait que 10 millions de tonnes, selon Worldsteel.
Cette production massive permet aux Chinois d’exporter en grande quantité. « Entre 100 et 120 millions de tonnes en 2024, soit l’équivalent de toute la consommation européenne », précise Patrice Geoffron, directeur du Centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP). Un acier qui arrive en Europe à des prix défiant toute concurrence locale, sans les coûts associés aux émissions de CO2 et aux hausses des prix énergétiques.
Une stratégie européenne pour sauvegarder le secteur sidérurgique
Malgré l’impossibilité de stopper les importations d’acier, l’UE prévoit de mettre en place un « plan d’action d’urgence pour l’industrie sidérurgique » et instaurer un cadre de concurrence internationale équitable. Parmi les solutions envisagées par Bercy, on retrouve des instruments anti-dumping et anti-subventions.
Le rôle potentiel de la Défense dans la sauvegarde du secteur sidérurgique
Une autre solution pourrait être envisagée : l’approvisionnement en acier des industries de défense. « La question de la « préférence nationale » ou européenne pour l’approvisionnement en acier des industries de défense se pose légitimement », estime Geoffron. Cette solution pourrait s’avérer viable si le secteur sidérurgique est considéré comme stratégique pour la défense du territoire.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que les alliages pour la Défense ne représentent qu’une infime partie de la production mondiale, et que les aciers utilisés par les industriels de l’armement français doivent être fabriqués sur place pour envisager de sauvegarder les emplois menacés. La situation est complexe et nécessite une réponse équilibrée pour préserver le secteur sidérurgique français et les emplois qui en dépendent.