La dépouille du pape exposée à Saint-Pierre pour l'hommage des fidèles

Cité du Vatican (AFP) - La dépouille du pape François, décédé lundi à 88 ans, va être exposée à partir de mercredi sous les ors de la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage avant les funérailles de samedi en présence de nombreux chefs d'Etat.
Le cercueil où repose le souverain pontife argentin doit être transféré en début de matinée de la modeste chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort, à la grandiose basilique couronnée par la coupole dessinée par Michel-Ange.
La cérémonie accompagnant ce transfert en grande pompe, ponctuée de chants et prières, doit commencer à 09H00 locales (07H00 GMT) et s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).
Le cercueil ouvert du pape sera installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef d'œuvre de l'art baroque tout juste restauré.
Rupture avec la tradition, il ne reposera pas sur un catafalque, à la demande expresse de Jorge Bergoglio qui aspirait à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.
Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.
Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage.Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.
- Têtes couronnées -
Les funérailles de François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre, où devraient converger des centaines de milliers de fidèles.
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aussi aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.
Le président américain Donald Trump a annoncé qu'il viendrait, accompagné de sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement.En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s'y rendre.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur venue, tout comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.
A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.
La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu'en Italie il a débuté mardi et durera jusqu'à samedi.
- "Il ne souffre plus" -
Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques a fait affluer des centaines de journalistes des quatre coins du monde à Rome, où la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique a été organisée mardi soir place Saint-Pierre.
Croisée en début de soirée sur cette place entourée de la fameuse colonnade du Bernin, une religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Hernandez Olivo, confesse que pour elle ce choc a été "très dur", même si le pape "se trouve dans un lieu meilleur et ne souffre plus"."Dieu seul sait qui sera son successeur", ajoute-t-elle.
Vatican News, le média officiel du Vatican, a révélé mardi que le pape avait été pris d'un malaise lundi vers 05H30 du matin (03H30 GMT).Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma avant de mourir à 07H35.
Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.
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