Julie Brocard, 38 ans, retrouvée morte en 2019 : sa famille se bat pour faire reconnaître le féminicide

CE QUI RESTE D’ELLES. Parce que les féminicides ne sont pas des faits divers, mais s’inscrivent dans un continuum de violences, ELLE a choisi de raconter qui étaient ces femmes tuées en raison de leur genre. Une manière de les faire vivre dans notre mémoire collective au-delà des statistiques. Cette semaine, Julie Brocard, morte en juin 2019, dont la famille lutte toujours pour que la justice ne referme pas le dossier.
À l’été 2019, la mort de Julie Brocard, 38 ans, n’a fait que peu de bruit. Quelques lignes à peine dans la presse locale. Cette année-là, 146 femmes ont pourtant été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon, mais le terme « féminicide » peine encore à s’imposer dans le débat public. Quelques mois plus tard, le gouvernement lancera son Grenelle contre les violences conjugales et Emmanuel Macron fera des violences faites aux femmes la grande cause de son quinquennat. Il sera trop tard pour Julie.
Le mardi 25 juin 2019, alors que la France suffoque sous la canicule, le corps sans vie de Julie Brocard est découvert à son domicile de La Chapelle-Saint-Luc (Aube) par sa fille aînée, Inès. L’adolescente de 17 ans, rentrée d’un week-end chez des amis, devait retrouver sa mère pour déjeuner.
Mais dès qu’elle pousse la porte de la maison familiale, quelque chose cloche. La porte n’est pas verrouillée, ce qui n’est pas dans les habitudes de sa mère. Dans le salon, la scène est d’une violence inouïe : son corps gît...