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"Inquiétude": le Crif organise son 39e dîner annuel sur fond de montée de l'antisémitisme

"Inquiétude": le Crif organise son 39e dîner annuel sur fond de montée de l'antisémitisme
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Paris (AFP) - "L'heure est à l'inquiétude": le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) organisait jeudi à Paris son 39e dîner annuel en présence du chef du gouvernement, sur fond de montée des actes antisémites depuis le 7 octobre 2023.

"Cette année encore, pour les Français juifs, l’heure est à l’inquiétude", a affirmé dans un discours le président du Crif Yonathan Arfi, en déplorant un "déferlement d’antisémitisme depuis le 7-Octobre".

Entre janvier et mai 2025, un total de 504 actes antisémites ont été recensés, selon le ministère de l'Intérieur.C'est une baisse de 24% sur un an, mais un doublement (+134%) par rapport à la même période de 2013.

L'une de ces victimes, le rabbin Elie Lemmel qui a été agressé en mai et juin, assistait au dîner où il a été très applaudi.

Parmi les invité de marque se trouvaient le chef du gouvernement François Bayrou, ainsi que de nombreux ministres, notamment Bruno Retailleau (Intérieur), Élisabeth Borne (Éducation), Gérald Darmanin (Justice), et le président du Sénat Gérard Larcher.

Dans un discours aux accents très politiques, M. Arfi a remercié les pouvoirs publics qui "veillent à mettre à jour notre arsenal législatif" face à l'antisémitisme et toutes les haines.Mercredi, le parlement a définitivement adopté une proposition de loi visant à lutter contre l'antisémitisme dans l'enseignement supérieur.

Mais il s'en est aussi pris aux élus "qui choisissent d’attiser le feu" par des "outrances" et "raccourcis coupables".

Parmi eux "il en est un au populisme mondain et à la faconde inimitable", a-t-il ajouté, affirmant que "Dominique de Villepin est devenu un Mélenchon des beaux quartiers".Mais son discours sur le contrôle des médias ou la finance "résonne pour beaucoup comme une rhétorique complotiste ou antisémite", a-t-il averti sous les applaudissements.

- "Faute morale" -

M. Arfi, récemment réélu à son poste pour trois ans, a réitéré ses critiques envers Jean-Luc Mélenchon qui "poursuit inlassablement son travail d’hystérisation du débat public en réduisant Gaza à un slogan électoral", et plaidé pour "rendre résiduelle l’influence politique de La France Insoumise".

Affirmant que la gauche devrait "se démélenchoniser", il a aussi qualifié de "faute morale" le refus du premier secrétaire du PS Olivier Faure "d’exclure explicitement toute alliance avec LFI".

Revenant sur la guerre entre Israël et l'Iran, le président du Crif a aussi déploré "les positions erratiques de certaines diplomaties européennes" dont "celle de notre pays".

Il a ainsi regretté que malgré "son soutien aux frappes contre la menace nucléaire iranienne", le gouvernement français ait fait condamner l'accès au stand israélien au salon du Bourget en juin.

Quant à la reconnaissance d'un Etat palestinien, évoquée par le président de la République Emmanuel Macron, "pourquoi (...) risquer d’offrir à une organisation terroriste l’opportunité de revendiquer une victoire symbolique ?", s'est interrogé M. Arfi.

"Nous sommes sensibles à la détresse de toutes les populations civiles, israéliennes comme palestiniennes", a affirmé M. Arfi tout en assurant que "la cause d’Israël est juste dans cette guerre qu’il n’a pas choisie".

Il a également appelé "à la libération des 50 otages encore retenus par le Hamas", alors qu'une otage israélienne, Shoshan Haran, libérée, assistait au dîner.

Les inquiétudes de la communauté juive reviennent régulièrement depuis le 7 octobre 2023, date d'une attaque sans précédent du Hamas en Israël.En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir " le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza. 

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