Incendies: une simulation pour sauver les oeuvres d'art de la cathédrale de Strasbourg

Strasbourg (AFP) - Détonations, fumée, alarme incendie et lance à eau: un exercice de sécurité civile "en conditions réelles" s'est déroulé mardi pour entraîner les pompiers à protéger, en cas d'incendie, les œuvres exposées au sein de la cathédrale de Strasbourg.
Au total, 120 personnes dont 80 sapeurs-pompiers ont été mobilisées lors de cet exercice qui simulait un départ de feu provoqué par un individu dans la partie sud de la cathédrale.
Une Pietà du XVe siècle, de l'orfèvrerie ou des tapisseries du XVIIIe siècle...34 œuvres sont classées monuments historique et 12 sont inscrites à l'inventaire des biens culturels à protéger.
L'objectif de cet exercice était d'évaluer l'efficacité du "plan de sauvegarde des biens culturels" de la cathédrale, qui indique aux services de secours quelles œuvres doivent être en priorité évacuées, bâchées ou protégées d'éventuelles chutes d'objets lors d'un incendie.
"Nous avons tous en mémoire les images traumatisantes de l'incendie de Notre-Dame de Paris.Voir que la société civile et les autorités de l'État prennent de telles mesures, c'est rassurant", a déclaré Didier Muntzinger, l'archiprêtre de la cathédrale, venu assister à l'exercice coordonné par la préfecture, les sapeurs-pompiers et des agents de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC).
Après avoir simulé la maîtrise d'un incendie, vient le moment de la sécurisation des œuvres.
Un autel est recouvert d'une bâche pour le sauvegarder des projections d'eau.Les torchères du chœur, trop lourdes pour être déplacées, mobilisent à elles seules sept pompiers qui les équipent de structures de protection en bois.
Les 12 apôtres de bois du XVIIIe siècle situés dans le choeur liturgique ont été remplacés pour l'exercice par de grandes vasques, évacuées par les pompiers.
"L'idée est de voir concrètement sur le terrain s'il y a des failles, comment est-ce que l'on peut s'améliorer, comment tous s'entraîner pour acquérir des réflexes", résume la sous-préfète Cécile Rackette.Ceci afin d'éviter un "effet de découverte" pour les secouristes, en cas d'incendie réel.
Depuis 2020, un plan "sécurité cathédrale" assure le suivi des 87 cathédrales de France qui appartiennent à l'État et prévoit une visite de sécurité incendie tous les cinq ans.
Deuxième édifice religieux le plus visité de France, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg dispose d'un budget annuel de 180.000 euros pour son entretien et sa sécurité, selon la préfecture.