“Ils nous tiennent la porte des toilettes” : une journaliste présente au procès Mazan raconte la troublante proximité avec les accusés

Dimanche 24 novembre 2024, trois journalistes qui couvrent le procès des viols de Mazan se sont rendues sur le plateau d’En Société pour raconter leur expérience. Elles évoquent notamment leurs rapports avec les accusés, à côté desquels elles s’asseyent, qu’elles croisent dans les couloirs, voire avec qui il leur arrive même de parler.

C’est un procès qui ressemble à la fois à tous les autres, mais qui est aussi unique en son genre. D’un côté, les propos tenus devant la cour criminelle départementale du Vaucluse font écho à ceux entendus dans la plupart des affaires de viols ou d’agressions sexuelles : la culpabilisation de la victime, l’argument nauséabond de l’absence de plaisir ou d’intention, ou encore du “c’est un viol, mais je ne suis pas un violeur”. Et de l’autre, la présence de preuves matérielles, la médiatisation mondiale dont il fait l’objet, mais aussi et surtout le nombre inédit des accusés pour une seule victime, confèrent au procès des viols de Mazan une dimension absolument hors norme, massive, et véritablement historique. Rappelons que 51 hommes sont jugés pour avoir abusé d’une seule et même femme, Gisèle Pélicot, lorsqu’elle était inconsciente sous l’influence des (...)