« Il m’insultait chaque jour » : plusieurs femmes de chambre témoignent de violences sexuelles

Une enquête de « l’Humanité » pointe l’omniprésence des faits de violences sexistes et sexuelles chez les femmes de chambre. Trois d’entre elles se sont confiées au média, une parole encore rare.
C’est un #MeToo qui peine à émerger. Plusieurs femmes de chambre témoignent avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles sur leur lieu de travail, dans une enquête de « l’Humanité » publiée dimanche 11 mai. « Dans un hôtel où je faisais un remplacement, nous étions autorisées par la direction à boire un café dans la cuisine avant le service. Le cuisinier avait mis en place ses règles : il fallait d’abord coucher avec lui », raconte Lina sous un pseudonyme, gouvernante dans un complexe du Val d’Oise.
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« Quand il a compris que je ne céderais pas, il s’est mis à m’insulter chaque jour. Je n’en dormais plus la nuit », raconte-t-elle. Maria (le prénom a aussi été modifié), réceptionniste de nuit, confie, elle, avoir été agressée sexuellement au niveau de la poitrine par un client de l’hôtel qu’elle venait d’accompagner à sa chambre. Elle porte plainte seule le lendemain à la sortie de son service.
Pour nombre de femmes de chambre, les violences sexistes et sexuelles sont ainsi intériorisées comme un risque professionnel. Selon un travail de recherche universitaire, cité par...