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Fin de vie : l’Assemblée nationale valide les textes sur l’aide à mourir et les soins palliatifs

Fin de vie : l’Assemblée nationale valide les textes sur l’aide à mourir et les soins palliatifs
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L’Assemblée nationale a validé plusieurs propositions de loi portant sur la fin de vie, incluant des mesures relatives à l’aide à mourir et au renforcement des soins palliatifs, après de longs débats autour de ces sujets sensibles.

Tl;dr

  • Les députés votent deux lois sur la fin de vie.
  • Droit opposable aux soins palliatifs instauré.
  • L’aide à mourir strictement encadrée est adoptée.

Un tournant législatif majeur à l’Assemblée nationale

Il y a des journées qui marquent durablement l’histoire d’un Parlement, et ce mardi 27 mai 2025 pourrait bien appartenir à cette catégorie.

Dans les travées du palais Bourbon, les députés se sont penchés sur deux textes fondamentaux relatifs à la fin de vie, cristallisant des débats de société anciens mais toujours sensibles.

Deux textes, deux avancées décisives

Le premier projet de loi concerne les soins palliatifs. Cette fois, l’Assemblée s’est montrée d’une rare unité : parmi les 577 parlementaires, 560 ont voté en faveur du texte, sans qu’aucune voix ne s’y oppose. Cette adoption unanime introduit le principe novateur du droit opposable aux soins palliatifs. Concrètement, toute personne qui se verrait refuser un accès adéquat à ces soins pourra désormais saisir la justice pour faire valoir ce droit.

Dans le même mouvement, un second texte portant sur la création de l’aide à mourir a également été adopté. Si l’unanimité n’était plus de mise, la majorité reste nette : 305 voix pour, 199 contre. Les discussions, déjà engagées depuis 2024 avant que la dissolution de l’Assemblée voulue par Emmanuel Macron ne stoppe le processus initial, reprennent donc sous une nouvelle forme.

Nouveaux dispositifs pour accompagner la fin de vie

Au-delà du droit opposable, le texte prévoit aussi la création de véritables « maisons d’accompagnement et de soins palliatifs ». Ces structures offriront une alternative à l’hôpital pour les malades en fin de vie dont l’état est stabilisé mais qui ne souhaitent pas — ou ne peuvent pas — rester chez eux. L’ambition affichée : renforcer le soutien et garantir un accueil digne dans ces moments délicats. Une liste synthétique des mesures phares :

  • Mise en place d’un plan d’accompagnement personnalisé.
  • Programmation pluriannuelle révisée tous les cinq ans.

Aide à mourir : encadrement strict du modèle français

L’autre pilier adopté par les députés touche à un sujet longtemps tabou : le « droit à l’aide à mourir ». Ce dispositif — couvrant suicide assisté et euthanasie — vise spécifiquement les personnes atteintes « d’une affection grave et incurable engageant le pronostic vital, en phase avancée ou terminale et présentant une souffrance physique ou psychologique constante ». La ministre de la Santé, Catherine Vautrin, a insisté récemment sur un « modèle français strict et encadré », destiné surtout aux patients pour lesquels les soins palliatifs montrent leurs limites.

En définitive, ces deux lois posent des jalons inédits dans le paysage médical et social français. Si elles suscitent légitimement débats et questionnements éthiques, elles traduisent une volonté politique affirmée d’offrir plus de choix et plus de dignité en fin de vie.

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