Elisabeth Borne souhaite attirer davantage de lycéennes vers les filières scientifiques et numériques

Elisabeth Borne souhaite attirer davantage de lycéennes vers les filières scientifiques telles que les mathématiques, la physique-chimie ou le numérique, afin de réduire les inégalités entre filles et garçons dans ces disciplines au cœur des enjeux d’avenir.
Tl;dr
- Objectif : 50 % de filles en maths terminale d’ici 2030
- Lancement du plan « Filles et maths » dès 2025
- Vers plus de femmes dans les filières scientifiques et numériques
Un objectif ambitieux pour la parité en mathématiques
Pour la première fois, le ministère de l’Éducation nationale fixe un cap clair : atteindre « 50 % de filles dans la spécialité mathématiques en terminale » à l’horizon 2030, là où elles ne sont aujourd’hui que 42 %. Cette annonce, portée par la ministre Élisabeth Borne, s’inscrit dans une dynamique plus large visant à féminiser durablement les filières scientifiques.
À travers un plan intitulé « Filles et maths », le gouvernement souhaite inverser une tendance qui peine à évoluer depuis des années.
Le constat persistant d’une sous-représentation féminine
Si l’on examine les chiffres publiés en mars par le ministère de l’Éducation, le diagnostic est sans appel. Les jeunes filles demeurent largement minoritaires dans certaines matières clés de la terminale générale : seules 15 % fréquentent les sciences de l’ingénierie ou le numérique, tandis qu’elles représentent tout juste 47 % en physique-chimie et seulement 42 % en mathématiques.
Un retard d’autant plus préoccupant que la récente étude internationale TIMSS souligne une aggravation de l’écart entre filles et garçons en mathématiques dès la fin du primaire – un écart qui atteint son maximum au sein de l’Union européenne.
Des leviers multiples pour changer la donne
Face à ces chiffres, la ministre entend agir dès la rentrée 2025. Parmi les mesures phares du plan « Filles et maths » figurent :
- Sensibilisation et formation des 370 000 enseignants du primaire au lycée sur le rôle des stéréotypes.
- Incitation des professeurs à interroger davantage les élèves filles, même lorsqu’elles ne se portent pas volontaires.
- Mobilisation des chefs d’établissement pour encourager les choix de spécialités scientifiques chez les filles.
Dès septembre prochain, l’objectif affiché est d’accueillir « 5 000 filles supplémentaires » dans la spécialité mathématiques.
L’épineuse question des quotas et la perspective européenne
Sur la table, l’idée d’instaurer des quotas – même si Élisabeth Borne n’emploie pas explicitement ce terme. Le Haut conseil à l’égalité (HCE), lui, recommande depuis longtemps une telle mesure : imposer une répartition paritaire dans toutes les spécialités scientifiques du lycée et garantir au moins 30 % de filles en numérique et sciences informatiques (NSI).
La ministre reprend également à son compte l’objectif d’atteindre « au moins 20 % de filles dans chaque classe préparatoire scientifique » dès 2026, puis « 30 % en 2030 ». En toile de fond, c’est toute la place des femmes dans les secteurs stratégiques comme l’ingénierie ou le numérique qui se joue ici.