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Des étudiants serbes, protestaires à vélo, arrivent à Strasbourg

Des étudiants serbes, protestaires à vélo, arrivent à Strasbourg
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Strasbourg (AFP) - Quelque 80 étudiants serbes sont arrivés mardi soir à Strasbourg, siège de plusieurs institutions européennes, au terme d'un périple à vélo de plus de 1.400 km pour dénoncer la corruption en Serbie, secouée par des manifestations depuis des mois. 

Ils ont été accueillis sous les vivats, les sifflets et les acclamations de centaines de leurs concitoyens venus les soutenir -en agitant des drapeaux et en scandant "Pumpaj, pumpaj" (pompe, ndlr) l'un des cris de ralliement du mouvement- à leur arrivée sur la place Kléber, la grande place du centre de Strasbourg, où ils ont parcouru les derniers mètres sur un tapis rouge déroulé en leur honneur. 

"Nous voulons les soutenir.La corruption empire de jour en jour" en Serbie "et puis il y a eu Novi Sad, nous voulons que justice soit rendue à ces personnes", a expliqué à l'AFP Dunja Babic, une étudiante serbe de 22 ans, vivant en Allemagne, en référence à l'effondrement le 1er novembre de l'auvent en béton de la gare de la deuxième grande ville du pays dans lequel 16 personnes sont mortes. 

Pour Katarina, une des cyclistes s'exprimant sous couvert de l'anonymat, il faut "plus de pression" sur le gouvernement serbe et les institutions européennes pour arriver à une "solution".

Mercredi, une marche doit être organisée à Strasbourg du Conseil de l'Europe jusqu'au Parlement européen, via la Cour européenne des droits de l'homme, "pour porter un message fort à l'Europe: justice, démocratie et fin de l'impunité", selon les organisateurs.

Au cours de leur périple, dénommé "A vélo pour la vérité ", les étudiants, partis de Novi Sad le 3 avril, ont traversé six pays européens et se sont arrêtés notamment à Budapest, Bratislava, Vienne et Munich. 

La catastrophe de Novi Sad avait déclenché un mouvement de contestation qui s'est ensuite élargi à une critique du système et de la corruption qui gangrène le pays, selon les centaines de milliers de manifestants qui défilent depuis des mois. 

Une enquête a été ouverte mais les manifestants réclament depuis le début la publication de tous les contrats de rénovations passés avec des entreprises chinoises, hongroise et française. 

Quelques concessions ont été faites par les autorités- dont la démission du Premier ministre Milos Vucevic fin janvier - mais la publication totale des documents n'en fait pas partie.

Samedi, le président serbe Alksandar Vucic a lancé un mouvement politique transpartisan "véritablement populaire", lors d'un rassemblement organisé pour répondre aux manifestations qu'il a attribuées à des "puissances étrangères" contre la "Serbie libre".

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