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Début d’une grève illimitée chez Lidl : les employés expriment leur ras-le-bol

Début d’une grève illimitée chez Lidl : les employés expriment leur ras-le-bol
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Une grève illimitée débute ce jeudi dans les supermarchés Lidl, portée par le mécontentement croissant des salariés. Les revendications concernent notamment les conditions de travail et la reconnaissance salariale au sein de l’enseigne de distribution.

Tl;dr

  • Grève illimitée lancée chez Lidl dès le 15 mai.
  • Syndicats dénoncent surcharge, effectifs réduits et travail dominical.
  • Ouverture généralisée le dimanche suscite de vives tensions.

La tension monte d’un cran chez Lidl

Depuis ce jeudi 15 mai 2025, la situation sociale chez le géant du discount, Lidl, s’est sensiblement tendue. Une coalition de syndicats, comprenant la CFTC, la CGT, la CFDT et FO, appelle à une grève illimitée dans l’ensemble des 1 600 magasins de l’enseigne.

Cette mobilisation, prévue «tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches», est le reflet d’un mal-être profond au sein des équipes.

Conditions de travail en berne : témoignages alarmants

Sur le terrain, les salariés évoquent des conditions qui se dégradent à vue d’œil. «Les salariés n’en peuvent plus mentalement et physiquement», alerte Thierry Chantrenne, délégué syndical central CGT chez Lidl France. Les griefs sont nombreux : «baisse massive des effectifs», «augmentation exponentielle de la charge de travail qui ruine (la) santé (des salariés)», mais aussi «obligation du travail le dimanche et les jours fériés».

Des histoires circulent dans les salles de pause. Certains employés se retrouvent en larmes, poussés à bout par les objectifs de performance toujours plus exigeants imposés par la direction. Il y a cette crainte diffuse qu’un drame survienne un jour… D’autant que sur environ 46 000 salariés, entre 2 500 et 3 500 départs n’ont pas été compensés depuis deux ans. Résultat : ceux qui restent peinent à suivre et ne trouvent plus le temps d’accompagner correctement la clientèle.

L’ouverture dominicale comme pomme de discorde majeure

Dans ce contexte déjà tendu, la volonté de généraliser l’ouverture des magasins tous les dimanches matin à partir du 1er juin fait figure de catalyseur. La direction met en avant une évolution : proposer à ses employés polyvalents des contrats à 35 heures hebdomadaires (contre 30 auparavant). Mais du côté syndical, on réclame que le travail dominical reste fondé sur le volontariat – une demande peu entendue, puisque depuis 2016, les nouveaux contrats intègrent désormais une clause rendant cette présence obligatoire.

Pour donner un aperçu des inquiétudes partagées parmi les salariés :

  • Baisse continue des effectifs remplacés.
  • Détérioration rapide des conditions physiques et mentales.
  • Nouvelles obligations liées au travail le dimanche.

Mouvements sociaux récurrents chez le distributeur allemand

Ce n’est pas une première pour l’entreprise d’origine allemande : en février dernier déjà, plusieurs syndicats – dont la CFE-CGC – avaient mobilisé pour réclamer une hausse des rémunérations et dénoncer ces mêmes problématiques. La grève avait alors été suspendue après quatre jours. Il faut noter que l’Unsa’, premier syndicat du groupe, n’a pas rejoint cet appel récent à la grève perlée.

Au-delà de ce contexte social sous tension, l’enseigne a vu son actualité marquée par un départ inattendu : celui de son vice-président français emblématique, Michel Biero, survenu fin janvier. Des secousses qui interrogent quant à la capacité du distributeur à retrouver un climat apaisé auprès de ses salariés.

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