Dans un bar, la gratuité d’un verre d’eau est-elle garantie ? La réponse pourrait vous surprendre

Si l’idée de réclamer un simple verre d’eau sans payer dans un bar paraît évidente à beaucoup, la réalité juridique et les pratiques varient selon les établissements. Découvrez ce que dit la réglementation et comment cela se traduit sur le terrain.
Tl;dr
- L’eau potable gratuite est obligatoire pour les clients.
- Affichage de cette gratuité : une obligation légale.
- Refus possible si vous n’êtes pas client.
Un droit strictement encadré en France
Il fait chaud, la soif se fait sentir sur le bitume, et l’on s’interroge : peut-on réellement pousser la porte d’un café ou d’un restaurant pour demander un simple verre d’eau, sans rien commander ?
Derrière cette question en apparence anodine se cache en réalité un dispositif légal précis, qui diffère d’un pays à l’autre. En France, la situation mérite que l’on s’y attarde.
La loi française et l’accès à l’eau potable
Depuis le 1er janvier 2022, une évolution notable du Code de l’environnement a clarifié le cadre : l’article L541-15-10 – issu de la loi n°2021-1104 du 22 août 2021 – oblige désormais tout établissement recevant du public à installer une fontaine à eau accessible, « dans des conditions raisonnables », si cela est techniquement possible.
Plus spécifiquement encore, les cafés, bars et restaurants doivent fournir gratuitement une eau potable fraîche ou tempérée à leur clientèle. Ce n’est donc plus un geste commercial mais bien un droit garanti par la loi.
L’obligation d’informer le consommateur
Désormais, il ne suffit plus de servir de l’eau sur simple demande : les établissements sont aussi tenus de signaler cette possibilité de manière visible. Le texte est sans ambiguïté : « Les établissements de restauration et débits de boissons sont tenus d’indiquer de manière visible sur leur carte ou sur un espace d’affichage la possibilité pour les consommateurs de demander de l’eau potable gratuite. » Impossible donc pour un restaurateur d’échapper à cette double exigence — service et information — sous peine d’être en infraction.
Concrètement, voici ce que doit proposer chaque établissement concerné :
- Une carafe d’eau potable, fraîche ou tempérée, gratuitement pour tout client attablé ;
- Un affichage clair et visible, mentionnant ce droit sur la carte ou un espace dédié.
Clients oui, passants non : où s’arrête la gratuité ?
Attention toutefois à ne pas confondre café et fontaine publique. La législation ne protège ce droit qu’au profit des clients effectuant une consommation sur place. Si vous franchissez le seuil simplement pour demander un verre d’eau sans rien commander, le propriétaire reste libre d’accepter… ou non.
Dans ce cas, refuser poliment ou proposer une bouteille payante relève du cadre légal. Rien n’empêche toutefois de tenter votre chance avec courtoisie — mais rien non plus n’oblige le serveur à répondre favorablement.
En somme, la France a fait le choix d’un accès facilité mais encadré à l’eau potable gratuite. Un geste salutaire qui ne transforme pas chaque terrasse en point d’eau public mais garantit au moins que personne ne reste assoiffé… lorsqu’il consomme sur place.