Colère des agriculteurs : les raisons du retour des blocages et des manifestations cette semaine

Les agriculteurs multiplient cette semaine les manifestations et les blocages de routes à travers le pays. Mobilisés, ils expriment une nouvelle fois leur colère face à la persistance de difficultés économiques et réglementaires qui pèsent sur leur profession.
Tl;dr
- Les agriculteurs multiplient les blocages et actions en France.
- Colère contre la loi Duplomb, jugée insuffisante.
- Mobilisations majeures prévues dès le 26 mai.
La colère agricole reprend de l’ampleur
Depuis plusieurs jours, la mobilisation des agriculteurs s’intensifie partout en France. Des actions d’envergure ont déjà démarré, notamment avec des blocages sur l’autoroute A16 dans l’Oise, ce jeudi 22 mai. D’autres manifestations ponctuent l’actualité, comme à Privas en Ardèche, où un rassemblement devant la chambre d’agriculture est annoncé pour ce soir.
Les images de banderoles et affiches accrochées sur les permanences de députés – à l’effigie de personnalités politiques telles que Jacques Chirac, par exemple à celle de François Hollande à Tulle – témoignent du climat électrique.
Loi Duplomb : promesses déçues et articles retoqués
Au cœur de cette nouvelle vague de contestation, la proposition de loi Duplomb. Venue du Sénat, elle devait simplifier le quotidien des exploitants en allégeant certaines contraintes administratives. Mais après le passage en commission, quelque 500 amendements ont été examinés : plusieurs dispositions attendues par les professionnels ont été supprimées ou modifiées.
Les débats parlementaires s’ouvriront officiellement lundi 26 mai à l’Assemblée nationale, mais déjà, le texte ne ressemble plus à sa version initiale. « L’exaspération qui a conduit aux grandes manifestations de l’hiver 2024 reste intacte », martèle la Fnsea, syndicat agricole majoritaire.
Mobilisation généralisée annoncée pour les prochains jours
Face à ces reculs perçus comme une « trahison », les représentants agricoles haussent le ton. Dans un communiqué daté du 15 mai, ils promettent une réaction d’envergure : « Les attentes étaient fortes. La déception est immense. La réaction sera donc à la hauteur. » Parmi leurs griefs : suppression de l’accès à l’eau pour le bétail, restrictions sur les zones humides, stockage d’eau entravé ou encore des normes environnementales qu’ils jugent non alignées avec le reste de l’Europe.
L’heure du bras de fer approche au Parlement et sur le terrain
Tout laisse présager un regain de tension dès lundi prochain, alors que la discussion parlementaire s’amorcera dans une atmosphère lourde. Selon la Fnsea, des actions coordonnées auront lieu partout sur le territoire – et pas seulement autour de Paris où d’importants axes routiers pourraient être bloqués. Avec les Jeunes agriculteurs, le syndicat appelle ses troupes à se mobiliser devant l’Assemblée nationale, mais aussi dans les régions. On s’attend donc à voir fleurir ces prochains jours :
- Barrages filtrants sur autoroutes majeures.
- Permanences d’élus visées par des opérations symboliques.
- Nouvelles démonstrations dans les centres urbains et ruraux.
À quelques jours d’une échéance décisive pour leur avenir, les agriculteurs français affichent plus que jamais leur détermination à faire entendre leur voix face aux responsables politiques.