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Cambodge: la justice inflige 6 à 8 ans de prison à des militants écologistes

Cambodge: la justice inflige 6 à 8 ans de prison à des militants écologistes
Publié le 02 juil. 2024 à 10:23, mis à jour le 02 juil. 2024 à 10:25

Phnom Penh (AFP) - La justice cambodgienne a infligé mardi des peines de prison de six à huit ans à dix militants écologistes accusés de complot en vue de commettre des crimes, dans une nouvelle tentative de "museler" l'opposition selon des groupes de défense des droits humains.

La peine la plus lourde concerne trois des prévenus qui étaient également accusés de lèse-majesté, a précisé auprès de l'AFP Am Sam Ath, de la Ligue cambodgienne de défense des droits de l'homme (Licadho).Parmi eux, Alejandro Gonzalez-Davidson, le cofondateur espagnol de l'ONG Mother Nature Cambodia dont sont issus les accusés, et expulsé en 2015.

"C'est un jugement très décevant", a réagi Am Sam Ath."Aujourd'hui, le tribunal a décidé que les jeunes militants qui luttent pour la protection de l'environnement et les principes démocratiques agissent en fait contre l'État", a-t-il ajouté.Tous les prévenus ont nié les accusations, motivées selon eux par des raisons politiques.

Devant un tribunal de la capitale Phnom Penh où le jugement a été rendu, quatre des militants condamnés ont été embarqués dans des voitures de police, selon un journaliste de l'AFP présent sur place.Les autres prévenus n'étaient pas présents.

Avant le jugement, les quatre militants et quelques dizaines de sympathisants étaient arrivés en simulant une procession funéraire, en blanc, la couleur du deuil."Nous ne voyons la justice nulle part parce que nous n'avons rien fait de mal", a déclaré Phuon Keoraksmey, 23 ans, membre de Mother Nature, aux journalistes présents.Ce ne sont que de jeunes gens œuvrant pour la justice sociale et la "protection des ressources naturelles".

Le procès est une tentative de "museler les critiques des politiques gouvernementales", avait dénoncé en juin l'ONG Human Rights Watch.

Durant environ dix ans, Mother Nature Cambodia a "exposé la corruption dans la gestion des ressources naturelles du Cambodge", a insisté leur communiqué, notamment en lien avec des lacs de la capitale Phnom Penh détruits au nom de l'expansion urbaine ou l'exploitation forestière illégale.

Ces dernières années, des militants écologistes subissent la répression des autorités cambodgiennes, leur combat pour protéger l'environnement bousculant les projets initiés tous azimuts pour développer l'un des pays les plus pauvres d'Asie.

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