« Beaucoup de nos patients souffrent et ont fait souffrir » : à l'hôpital de Montpellier, un service dédié pour éviter la récidive des pédocriminels

Au Centre hospitalier universitaire de Montpellier, une équipe dédiée reçoit les auteurs de violences sexuelles sur mineurs dans l’objectif d’éviter la récidive. Plongée au cœur d’un service précurseur.
« C’étaient mes cousins, oui. Je me suis masturbé devant eux. » Appelons-le Mathis. Sa voix est quelque peu pataude. Le rendez-vous aurait dû avoir lieu à l’hôpital dans le bureau de la Dre Céline Bais. C’est par téléphone que ce jeune d’une vingtaine d’années s’entretient avec la psychiatre, responsable du Centre ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (Criavs)*. « Avec Mathis, il est parfois compliqué de se rencontrer », reconnaîtra plus tard la médecin. Avant de s’en prendre à ses cousins, Mathis avait déjà eu des gestes d’attouchements sur des cousines, âgées alors entre 6 et 10ans. « Chez mes parents, dans la mezzanine, lors des réunions de famille », détaille-t-il.
Des racines incestueuses
Lorsque les faits ont été rapportés aux adultes, décision a été prise par la famille de ne pas en appeler à la justice. C’est lors de leur réitération que l’une des victimes en parle à son institutrice. Le signalement conduit à l’ouverture d’une enquête. Mathis, condamné à deux ans de prison avec sursis, est désormais sous le coup d’une obligation de soins. L’histoire du jeune homme est celle d’une succession de drames et de violences sexuelles infligées et subies....
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