Au procès Le Scouarnec, les médecins qui avaient alerté sur le chirurgien témoignent

Au procès de Joël Le Scouarnec, les auditions des médecins collègues du chirurgien pédocriminel ont débuté mardi 22 avril. Leurs déclarations permettent de mieux comprendre comment l’impunité a perduré des années durant.
Ils ont été ces médecins « lanceurs d’alerte » sur les agissements de Joël Le Scouarnec, sans qu’à aucun moment les autorités ne réagissent. Plusieurs ex-collègues du chirurgien pédocriminel ont été entendus à la barre de la cour criminelle du Morbihan mardi 22 avril, relatent nos confrères du « Monde » et de « 20 Minutes ». Avec ces auditions, le procès de Joël Le Scouarnec, jugé pour viols et agressions sexuelles sur 299 patients, prend un tournant.
À l’hôpital de Quimperlé, le psychiatre Thierry Bonvalot et l’urgentiste Jean-Marc Le Gac font ainsi partie de ceux qui tentent d’alerter leur direction au début des années 2000. Les deux professionnels de santé ont appris par un confrère la condamnation de Joël Le Scouarnec à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Aucune plainte pour violences sexuelles n’a encore été déposée.
En juin 2006, l’urgentiste Jean-Marc Le Gac contacte le conseil départemental de l’ordre des médecins du Finistère. « Il ne veut pas couvrir ces agissements […]. Je lui dis qu’on le rappelle demain », rapporte la secrétaire. Thierry Bonvalot, lui, écrit au directeur de l’hôpital. Mais personne ne recontacte les deux...