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Après Mazan, des voix s’élèvent pour réclamer une lutte ferme contre la soumission chimique

Après Mazan, des voix s’élèvent pour réclamer une lutte ferme contre la soumission chimique
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Après les récents événements survenus à Mazan, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer des mesures concrètes face au fléau de la soumission chimique, pointant l’urgence d’une réponse politique adaptée à cette menace grandissante.

Tl;dr

  • Demande d’une politique d’État contre la soumission chimique.
  • Cinquante recommandations, dont 15 prioritaires, sont proposées.
  • Mieux accompagner et prévenir auprès des victimes et du public.

Le réveil après l’affaire de Mazan

Loin d’être un simple sujet cantonné à la nuit festive, la soumission chimique s’impose aujourd’hui comme une préoccupation nationale. Le choc causé par le procès de Mazan, marqué par les viols subis par Gisèle Pelicot sous l’emprise de substances administrées à son insu par son conjoint, a bouleversé durablement l’opinion publique.

Ce drame, devenu le symbole d’un phénomène longtemps occulté, a poussé les pouvoirs publics à regarder en face une réalité jusque-là ignorée.

Un rapport parlementaire pour faire bouger les lignes

La députée Sandrine Josso, co-rapporteure d’un rapport parlementaire remis au gouvernement ce lundi 12 mai 2025, se montre catégorique : « Notre message est clair : si on veut endiguer ce phénomène, il faut mettre en place une véritable politique d’État avec les moyens ».

Épaulée par la sénatrice Véronique Guillotin, elle insiste sur l’ampleur du problème. Officiellement, le centre de référence des agressions facilitées par les substances (CRAFS) recense pas moins de 1 229 cas probables de soumissions ou vulnérabilités chimiques pour la seule année 2022. Face à ces chiffres préoccupants, plus question désormais de détourner le regard.

Cinquante recommandations pour un plan national

Fruit d’une mission confiée en avril 2024 par le gouvernement Attal, le rapport propose un éventail de mesures concrètes – cinquante recommandations au total, dont quinze jugées prioritaires à appliquer dès cette année. Les pistes avancées sont multiples :

  • Lancer une grande campagne annuelle de sensibilisation auprès du public ;
  • Renforcer l’éducation à la vie affective et sexuelle dans les établissements scolaires ;
  • Soutenir davantage l’accompagnement des victimes tout au long de leur parcours judiciaire et médical.

Mieux structurer la prise en charge des victimes

Autre axe clé : clarifier et renforcer le parcours des victimes. Un référentiel élaboré par la Haute Autorité de santé (HAS) devrait ainsi définir dépistage, orientation et accompagnement. La mission propose aussi d’expérimenter le remboursement des prélèvements biologiques sans nécessité de dépôt de plainte – facilitant ainsi l’accès aux preuves médicales –, tout en recommandant d’étendre la levée du secret médical aux situations de soumission ou vulnérabilité chimique. Enfin, la généralisation des kits de prélèvements biologiques est privilégiée, ceux destinés uniquement à la détection étant jugés insuffisamment fiables.

De toute évidence, ce plan vise à transformer un électrochoc sociétal en politique publique ambitieuse afin que personne ne soit laissé sans recours face à ce fléau insidieux.

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