Agressions sexuelles dans un lycée catholique : des anciens élèves brisent enfin le silence

Des années après les faits, plusieurs anciens élèves d’un établissement privé de la région lyonnaise racontent des agressions sexuelles subies en classe. L’enseignant, décédé en 2002, aurait abusé de dizaines de garçons sans jamais être inquiété à l’époque.
C’est une affaire qui remonte à plusieurs décennies, mais dont les blessures sont toujours béantes. Au sein du lycée catholique Saint-Thomas-d’Aquin, à Oullins, dans le Rhône, d’anciens élèves dénoncent aujourd’hui les agressions sexuelles répétées d’un professeur de français, Noël V., décédé depuis 2002. Un premier témoignage, publié fin mars par un ancien élève sur un groupe Facebook d’anciens élèves, a permis de libérer la parole. Depuis, plusieurs anciens élèves ont rejoint l’appel à vérité. Une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs a été ouverte par le parquet de Lyon. L’affaire, révélée par « Libération », fait désormais l’objet de nombreuses prises de parole.
« Il nous caressait pendant les cours »
Les récits sont glaçants. Arnaud B., l’un des premiers à avoir témoigné publiquement, se souvient : « Pendant les cours, il demandait à tous les autres élèves de se retourner. Et pendant ce temps-là, il se collait contre moi, très près. Il nous tripotait partout, nous caressait. » Les gestes se répétaient, toujours sur des garçons, sous les yeux tétanisés des autres élèves. Denis G., une autre victime...