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Addictions émergentes chez les jeunes Européens : vapotage, paris en ligne et autres nouvelles dépendances

Addictions émergentes chez les jeunes Européens : vapotage, paris en ligne et autres nouvelles dépendances
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Les jeunes Européens sont de plus en plus confrontés à l’essor de pratiques addictives émergentes, telles que l’utilisation de la cigarette électronique et la participation aux jeux d’argent en ligne, suscitant l’inquiétude des experts en santé publique.

Tl;dr

  • Baisse alcool, tabac, drogues chez les adolescents européens.
  • Hausse du vapotage et des jeux d’argent en ligne.
  • Comportements à risque plus marqués chez les filles.

De nouvelles formes d’addictions inquiètent en Europe

Si le recul de la consommation traditionnelle de substances chez les jeunes peut rassurer, un nouveau phénomène se dessine, bien moins anodin. Selon la dernière étude publiée par l’Agence européenne des drogues (EUDA), présentée le 20 mai 2025, d’autres pratiques addictives gagnent du terrain auprès des adolescents de 15 à 16 ans dans pas moins de 37 pays européens.

Le rapport, tiré de l’enquête ESPAD menée en 2024 auprès de plus de 113 000 élèves, révèle que si l’usage d’alcool, de tabac et de drogues illicites poursuit sa baisse, l’attention doit désormais se porter sur la montée du vapotage, de l’utilisation non médicale des médicaments et des jeux d’argent en ligne.

L’essor discret mais net du vapotage

Un chiffre illustre particulièrement cette bascule : la part des jeunes déclarant avoir utilisé une cigarette électronique au cours du dernier mois a bondi, passant de 14 % en 2019 à 22 % en 2024. Un phénomène qui touche davantage les filles : « 46 % d’entre elles ont déjà expérimenté le vapotage contre 41 % des garçons », détaille l’EUDA.

Ce changement s’accompagne toutefois d’une chute notable du tabagisme classique : alors qu’en 1995, un tiers (33 %) des jeunes fumaient au moins une cigarette par mois, ils ne sont plus que 18 % aujourd’hui.

L’alcool et les drogues traditionnelles reculent encore

Dans le même temps, la tendance baissière concernant la consommation d’alcool s’accentue. Depuis vingt ans, la proportion d’adolescents déclarant avoir bu au cours du mois précédent est passée de 55 % à seulement 43 %. Pour ce qui est des substances illicites — cannabis ou autres drogues — la diminution est tout aussi nette : de 19 % ayant déjà expérimenté ces produits en 2011, on tombe désormais à seulement 14 %.

Médicaments détournés et jeux d’argent : nouveaux dangers

Toutefois, le tableau n’est pas si rose. L’usage hors prescription médicale de certains médicaments — tranquillisants, sédatifs ou analgésiques — inquiète particulièrement. Selon l’étude, ce comportement concerne déjà 14 % des adolescents interrogés. Autre signal préoccupant : le recours aux jeux d’argent en ligne, dont la pratique a presque doublé entre 2019 et 2024 (de 8 % à 14 %). Un phénomène qui touche les filles avec une progression spectaculaire : « Chez elles, cette pratique a triplé sur cinq ans pour atteindre aujourd’hui les 9 % ».

Cette étude met donc en lumière une réalité contrastée. Si les comportements historiques semblent céder du terrain sous l’effet sans doute combiné de campagnes de prévention et de nouvelles normes sociales, le spectre des addictions se déplace discrètement vers d’autres horizons — laissant planer une ombre sur les années à venir.

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