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Accouchement sous X: Sarah El Haïry voudrait faire évoluer les règles

Accouchement sous X: Sarah El Haïry voudrait faire évoluer les règles
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Paris (AFP) - La haute-commissaire à l'Enfance, Sarah El Haïry, a indiqué vendredi qu'elle souhaitait "ouvrir" la "réflexion" sur l'accouchement sous X, qui permet aux femmes de donner naissance anonymement, afin d'aller vers une formule qui permettrait à l'enfant d'avoir accès à "ses racines".

"Je pense qu'on peut aller vers l'accouchement dans la discrétion pour permettre à l'enfant de connaître ses racines tout en garantissant l'anonymat de la mère", a-t-elle déclaré dans une interview publiée sur le site du Parisien.

"Pour être claire, je veux que la mère soit obligée de fournir a minima un dossier médical", a-t-elle ajouté.

Spécificité française, l'accouchement sous X permet aux femmes qui le souhaitent de donner naissance en conservant l'anonymat.Le bébé, déclaré pupille de l'Etat, est ensuite confié à l'Aide sociale à l'enfance (ASE).Il peut être proposé à l'adoption, à l'issue d'un délai de deux mois.

"Il ne faut pas laisser ces enfants dans une errance identitaire", a souligné Sarah El Haïry.

Un organisme public, le Conseil national pour l'accès aux origines personnelles (Cnaop), a pour mission d'aider les personnes nées sous X à accéder à leurs origines.Des associations jugent toutefois son action insuffisante.

Depuis sa création en 2002, le Cnaop a pu communiquer l'identité de la mère de naissance à 4.000 demandeurs, sur quelque 13.000 requêtes.

En ce qui concerne les adoptions, Sarah El Haïry souhaite faciliter les procédures en raccourcissant notamment les délais."Parfois, il faut attendre sept ou neuf ans avant d'adopter", dénonce-t-elle."J'ai l'intime conviction qu'on peut raccourcir les délais".

Elle propose de créer un fichier national des familles qui disposent de l'agrément d'adoption et de limiter l'accueil en pouponnière à "quelques semaines".

Elle annonce par ailleurs qu'elle réunira mardi prochain "l’ensemble des fédérations du tourisme, des transports, de l'urbanisme pour penser une société à hauteur d’enfant", afin de lutter contre une tendance "no kids" (pas d'enfants), qui gagne du terrain selon elle.

"On ne peut pas dire d'un côté qu'il faut accompagner les familles et de l’autre distiller l'idée que les enfants sont une nuisance", estime-t-elle.

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