Abus sur mineurs : la communauté des Témoins de Jéhovah pointée du doigt

Pendant des années, Hélène dit avoir subi les violences de son père sous l’œil fermé de sa communauté religieuse. Elle accuse les Témoins de Jéhovah de Lorient de ne jamais avoir alerté la justice.
« Il se frottait sur moi alors qu’il était en érection… puis les viols. » Hélène, 37 ans aujourd’hui, parle d’une enfance qu’elle décrit comme un cauchemar. Pendant près de trois décennies, elle dit avoir vécu sous l’emprise de son père, dans une maison rattachée à la communauté des Témoins de Jéhovah, à Lorient. Elle raconte des attouchements dès ses 8 ans, des violences continues, et un silence pesant. Son frère, les enfants gardés par sa mère assistante maternelle… elle affirme ne pas avoir été la seule victime. Vingt noms. C’est ce qu’elle a remis à la justice.
Mais en 2013, lorsqu’elle trouve le courage de parler, elle ne s’adresse pas aux forces de l’ordre. Elle se tourne vers ceux qui, selon elle, auraient dû la protéger : les responsables de la congrégation locale. Pas de plainte. Pas d’alerte. Juste une réunion interne, un « comité judiciaire » entre elle, son père, et cinq figures religieuses. « Il m’a dit : ‘Je ne me souviens pas, mais si je l’ai fait, je m’excuse.’ Et c’est tout. »
Des pressions pour se taire
Hélène n’a pas seulement été ignorée : elle dit avoir été dissuadée de porter plainte. « Ce sera ta parole contre celle de ton père ». Et pendant six années encore,...