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Sextape à Saint-Étienne: le parquet requiert un procès contre le maire Gaël Perdriau

Sextape à Saint-Étienne: le parquet requiert un procès contre le maire Gaël Perdriau
Publié le , mis à jour le

Lyon (AFP) - A un an des élections municipales, la menace d'un procès se renforce contre le maire de Saint-Étienne Gaël Perdriau, le parquet de Lyon ayant requis mercredi de le renvoyer devant un tribunal dans le cadre du chantage à la vidéo intime qui secoue la ville depuis deux ans et demi.

Le procureur de Lyon Thierry Dran a indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP que son parquet avait rendu son réquisitoire définitif dans ce dossier sensible.

Le parquet demande le renvoi du maire devant le tribunal correctionnel pour "chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l'autorité publique et participation à une association de malfaiteurs", précise le procureur.

L'affaire porte sur des soupçons de chantage exercé contre l'ancien Premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, filmé dans une chambre d'un hôtel parisien en janvier 2015 en train de se faire masser par un escort-boy.

Gaël Perdriau, exclu du parti Les Républicains et vilipendé par ses opposants, a toujours clamé son innocence et dit qu'il ne démissionnerait pas de la mairie, même s'il s'est mis en retrait de ses fonctions à la métropole de Saint-Étienne.Il n'a pas encore fait savoir s'il allait briguer un nouveau mandat en 2026.

Interrogé par l'AFP mercredi sur le réquisitoire du parquet de Lyon, il a refusé de s'exprimer à ce stade, indiquant ne pas avoir encore reçu les documents.

Le parquet a également requis un procès contre trois anciens proches du maire soupçonnés d'avoir organisé le tournage de la sextape.

- "Images à caractère sexuel" -

Le parquet requiert de renvoyer l'ex-directeur de cabinet de Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri pour les mêmes chefs que le maire, mais aussi pour "utilisation, conservation ou divulgation d'un document ou enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel".

Il demande aussi de juger l'ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme pour "atteinte à l'intimité de la vie privée par fixation, enregistrement pour transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel".

Il requiert enfin le renvoi notamment pour "complicité de chantage" de l'ex-compagnon de Samy Kefi-Jérôme, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l'affaire à Mediapart en 2022.

En revanche, le parquet requiert un non lieu contre quatre autres personnes mises en examen par les magistrats instructeurs, des couples à la tête d'associations stéphanoises soupçonnées d'avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie.

Dans leur cas, l'enquête n'a pas permis "de caractériser (...) des charges constitutives de ces infractions", explique Thierry Dran. 

Il revient désormais aux juges d'instruction de rendre l'ordonnance de clôture de l'information judiciaire, précise-t-il.

Ces derniers avaient rendu en octobre un avis de fin d'information, mais une demande d'acte avait ensuite repoussé de plusieurs mois la fin de l'instruction, laissant planer un doute sur la possibilité d'organiser un éventuel procès avant le scrutin municipal.

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