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Le Nouveau Front populaire, confronté au défi d'exister et de durer

Le Nouveau Front populaire, confronté au défi d'exister et de durer
Publié le 14 sept. 2024 à 06:19, mis à jour le 14 sept. 2024 à 06:21

Brétigny-sur-Orge (France) (AFP) - "Rester uni" et s'imposer comme "la seule force d'opposition": le Nouveau Front populaire (NFP), alliance de la gauche créée dans l'urgence après la dissolution surprise de l'Assemblée, se trouve confronté au défi de ne pas imploser comme la Nupes au gré des divisions. 

Alors que les chefs des quatre formations de la coalition se retrouvent samedi à la Fête de l'Humanité, à Brétigny-sur-Orge (Essonne), pour évoquer les défis à venir, leur candidate malheureuse pour Matignon, Lucie Caste Lucie Castets a appelé vendredi à ce que le NFP "continue à exister". 

"Ça ne dépend pas que de moi, mais je mettrai toute mon énergie pour que ça perdure", a-t-elle insisté devant une foule enthousiaste venue écouter celle qui vient de la société civile et est devenue l'incarnation du NFP. 

Elle s'est dite "frappée par le besoin d'union de tous les militants" qu'elle a rencontrés lors des journées d'été de chaque formation.

Même constat pour le chef des communistes Fabien Roussel: "Nous devons rester unis le plus possible parce que les Français nous le demandent et on le leur doit". 

Après l'échec de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui a éclaté suite aux nombreuses dissensions notamment liées au refus des Insoumis de qualifier le Hamas de terroriste après l'attaque du 7 octobre en Israël, le risque est pourtant réel de voir les querelles reprendre le dessus. 

En témoignent les piques régulières décochées entre partenaires, comme le Hollandisme comparé à des "punaises de lits" par la députée insoumise Sophia Chikirou. 

Et les récentes invectives échangées entre le député de la Somme François Ruffin et son ex-parti LFI, à qui il a reproché une stratégie électorale communautariste, n'arrangent rien. 

"Ce qu'on a construit avec le NFP est plus solide que ça", veut croire la secrétaire nationale des Ecologistes Marine Tondelier."Les liens entre les quatre chefs de parti, c'est quelque chose de solide et réel", assure-t-elle, avec une relation "beaucoup plus égalitaire et équitable" que l'ancienne Nupes, où LFI était hégémonique.     

"Le rapport de force n'est plus le même, et une prise de parole de Jean-Luc Mélenchon ou de tout autre personne, aura beaucoup moins d'impact", assure la députée socialiste Dieynaba Diop.

-"Alternative crédible"-

"On débat régulièrement ensemble, toutes les semaines, on travaille, on discute, on se voit", ajoute Fabien Roussel. 

Tous soulignent que le cœur de l'union sera à l'Assemblée, où la coalition compte 193 députés, qui porteront "des initiatives communes".

La nomination de Michel Barnier à Matignon avec l'assentiment tacite du Rassemblement national "place le NFP en premier force d'opposition", glisse Dieynaba Diop.

"Désormais, il faut qu'on incarne une alternative crédible, qu'on soit en capacité de faire des propositions" et "de se coordonner sur les gros sujets", explique-t-elle, comme le budget ou les retraites.

La gauche risque de se diviser sur une proposition de loi du RN visant à abroger la réforme phare de la présidence Macron repoussant l'âge de départ en retraite à 64 ans. 

Le PCF laisse entendre qu'il pourrait voter le texte, alors que les autres partis se refusent à soutenir toute proposition émanant du groupe de Marine Le Pen. 

De même, LFI a lancé une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron, que très peu de députés des autres groupes ont ralliée.

Même vis-à-vis du Premier ministre Michel Barnier, les quatre partis n'ont pas choisi la même attitude: le PCF ira le voir mardi, les Ecologistes après la composition du gouvernement, les socialistes après son discours de politique générale, et les insoumis refusent de le rencontrer.

Un point d'entente est pourtant revendiqué.Ils déposeront une motion de censure du NFP contre le nouveau locataire de Matignon, "dès qu'on aura la possibilité de le faire", pour "dire ensemble qu'on refuse le coup de force d'Emmanuel Macron", martèle l'insoumis Paul Vannier.

Plus largement, la patronne des Ecologistes plaide aussi pour continuer à travailler en commun sur un futur gouvernement, si Michel Barnier venait à chuter, et pour "préparer la présidentielle de 2027". 

Le sujet de tous les dangers pour l'union, au regard des ambitions de Jean-Luc Mélenchon, dont personne ne doute, et qui sont très loin de faire l'unanimité.

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