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Le Nouveau Front populaire, confronté au défi de maintenir son unité

Le Nouveau Front populaire, confronté au défi de maintenir son unité
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Brétigny-sur-Orge (France) (AFP) - Les représentants du NFP ont affiché samedi à la Fête de l'Humanité à Brétigny-sur-Orge (Essonne) leur volonté de rester unis, malgré des divergences qui mettent à rude épreuve l'alliance de gauche créée dans l'urgence sur les cendres de la Nupes après la dissolution surprise de l'Assemblée.

Devant une agora pleine à craquer, les chefs des quatre partis principaux du Nouveau Front populaire ont insisté sur l'importance de conserver cette union, clé du succès des législatives anticipées.

"On va continuer à se battre pour préserver cette unité", s'est engagée la tête de file des écologistes Marine Tondelier. 

"On le doit aux Français", a poursuivi l'écologiste, avant de dénoncer "l'hypocrisie" de Marine Le Pen, qu'elle a accusée d'être "la plus grande complice" d'Emmanuel Macron pour avoir préféré un "Premier ministre très très à droite" plutôt qu'un Premier ministre du NFP.

"Évidemment qu'il faudra une candidature unique en 2027", a affirmé Mme Tondelier.A sa suite le socialiste Olivier Faure a indiqué qu'il plaiderait "jusqu'à la fin pour que nous puissions cultiver cette unité, nous retrouver pour l’emporter en 2027".

"Nous devons rester unis", a lui aussi affirmé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel, tout en reconnaissant "des différences et des nuances" entre les partenaires du NFP.

- La procédure de destitution examinée mardi -

Parmi elles, l'attitude vis-à-vis de la procédure de destitution portée par La France insoumise, et dont la recevabilité sera examinée mardi par le bureau de l'Assemblée, où la gauche est majoritaire.

"Il faut utiliser tous les moyens à notre disposition et la procédure de destitution est l'un de ces moyens", a affirmé le coordinateur de LFI Manuel Bompard.

L'ancien président socialiste et député François Hollande a lui indiqué au journal Sud Ouest qu'il ne s'associerait "d'aucune façon" à une procédure qui "vise à remettre en cause nos institutions", recommandant de "ne pas (y) donner suite".

Manuel Bompard a aussi longuement défendu la "stratégie" de son parti visant à s'adresser aux électeurs des quartiers populaires, et balayé les accusations de François Ruffin, selon lequel LFI oublie ce faisant une partie de la population française.

Pour le député des Bouches-du-Rhône, le "travail qui a été fait par LFI pour essayer de retrouver le contact avec une population abandonnée, oubliée, laissée de côté (…) sert à la coalition dans sa globalité".

Des propos approuvés par Marine Tondelier, qui assure qu'au sein du NFP, "on a chacun des batailles à mener".

- Pop-corn -

Après l'échec de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), qui a éclaté suite aux nombreuses dissensions notamment liées au refus des Insoumis de qualifier le Hamas de terroriste après l'attaque du 7 octobre en Israël, le risque est pourtant réel de voir les querelles reprendre le dessus. 

En témoignent les piques régulières décochées entre partenaires, comme le hollandisme comparé à des "punaises de lits" par la députée insoumise Sophia Chikirou.  

A l'Assemblée, les 193 députés du NFP pourraient se diviser sur une proposition de loi du RN visant à abroger la réforme phare de la présidence Macron repoussant l'âge de départ en retraite à 64 ans. 

Le PCF laisse entendre qu'il pourrait voter le texte, les autres groupes se montrant plus réticents à voter une proposition émanant du RN.

Même vis-à-vis du Premier ministre Michel Barnier, les quatre partis n'ont pas choisi la même attitude: le PCF ira le voir mardi, les Ecologistes après la composition du gouvernement, les socialistes après son discours de politique générale, et les Insoumis refusent de le rencontrer.

Ils déposeront toutefois ensemble une motion de censure contre le nouveau locataire de Matignon, "dès qu'on aura la possibilité de le faire", pour "dire ensemble qu'on refuse le coup de force d'Emmanuel Macron", martèle l'Insoumis Paul Vannier.

Un vœu pieux ? A Brétigny-sur-Orge, Marine Tondelier a appelé chacun à ne plus "se donne(r) en spectacle", car pendant ce temps "les autres ils mangent du pop-corn".

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