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Européennes: Glucksmann donne tout pour devancer les macronistes

Européennes: Glucksmann donne tout pour devancer les macronistes
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Paris (AFP) - A quatre jours du scrutin, le tempo de la campagne des européennes s'accélère: Raphaël Glucksmann jette ses dernières forces pour tenter d'arracher la deuxième place derrière un RN annoncé triomphant, tandis que la polémique sur "l'instrumentalisation" par l'exécutif des cérémonies du Débarquement ne se dissipe pas.

"Le message sera d'autant plus fort si nous sommes portés par les électrices et les électeurs à la seconde place", a déclaré la tête de liste PS-Place publique, qui s'est démultiplié mercredi matin dans les matinales télé.

"Il y a une autre alternative à l'extrême droite que Macron et une autre alternative à Macron que l'extrême droite", a-t-il insisté, exhortant les électeurs à "sortir de ce duel mortifère" installé, selon lui, par la majorité présidentielle avec le RN.

La prise de parole d'Emmanuel Macron aux 20 heures de TF1 et France 2 jeudi reste par ailleurs au centre des critiques, après l'irruption surprise lundi à Radio France du Premier ministre Gabriel Attal dans une interview de la tête de liste macroniste Valérie Hayer.

- "Jusqu'à la nausée" -

Marine Le Pen a aussi dénoncé "une manipulation de l'opinion" par le biais des cérémonies du Débarquement et la présence de prestigieux invités, comme les présidents américain Joe Biden et ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Emmanuel Macron entame mercredi les célébrations du 80e anniversaire du D-Day, le 6 juin 1944, par une visite à Plumelec (Morbihan) en hommage aux maquisards bretons, avant de rejoindre Saint-Lô pour un discours sur les victimes civiles des bombardements alliés. 

Alors que sa candidate est en mauvaise posture, talonnée par Raphaël Glucksmann dans les intentions de vote et loin derrière le Rassemblement national, annoncé à plus de 30% des voix dans les sondages, Emmanuel Macron a décidé de prolonger cette année les commémorations sur trois jours, de mercredi à vendredi.

Invité vendredi à l'Assemblée nationale, M. Zelensky "est toujours le bienvenu mais le vendredi, à quelques heures de la fin de la campagne", c'est "une volonté de manipulation de l'opinion", s'est indignée Marine Le Pen, convaincue qu'"on lui a demandé au dernier moment" d'intervenir "dans ce but".

Le chef de l'État a "instrumentalisé l'Ukraine depuis deux ans, il l'a fait pendant la campagne présidentielle, il continue à le faire, presque jusqu'à la nausée, c'est gênant", a-t-elle insisté.

"Le président s'invite sur l'ensemble des télévisions et des radios et reçoit le président Zelensky de manière exceptionnelle", s'est encore agacé Manon Aubry, dénonçant également une "instrumentalisation à des fins électorales".

La candidate de La France insoumise a néanmoins appelé les électeurs à profiter des cérémonies des 80 ans du 6 juin pour "se remémorer les dérives de l'extrême droite"."On est à H-1 avant (son) arrivée au pouvoir", a-t-elle prévenu sur franceinfo.

- Derniers meetings -

Dans l'immédiat, les candidats organisent leurs derniers meetings - François-Xavier Bellamy (LR) au Cannet et Marion Maréchal (Reconquête) à Nice, avant Valérie Hayer jeudi soir également à Nice et Manon Aubry à Lyon. 

Et les pronostics vont bon train sur les suites politiques de cette campagne et un éventuel accord de gouvernement avec LR afin d'avoir la majorité à l'Assemblée nationale, notamment dans la sombre perspective d'un nouveau débat budgétaire rythmé par les 49.3.

"De coalition, il n'a jamais été question", a tranché François-Xavier Bellamy sur Europe1-Cnews, alors que le président du Sénat Gérard Larcher a balayé la veille toute velléité d'être nommé à Matignon.

"On continuera d’avancer" sur les "fondamentaux", école, travail et autorité, a affirmé un conseiller de l’exécutif.Un autre écarte l’hypothèse d’une censure du gouvernement, estimant que la droite n'a pas intérêt "y compris sur l’enjeu budgétaire (à le) renverser".

A gauche, l'heure n'est pas au rassemblement."Je serai le gardien qu'il n'y a aucun changement" du cap fixé pendant la campagne, c'est-à-dire la rupture claire avec La France insoumise, a promis Raphaël Glucksmann.

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