Européennes: Bardella consolide son avance, Hayer toujours en baisse, selon une enquête Cevipof/Ipsos

Paris (AFP) - La liste du Rassemblement national de Jordan Bardella consolide son avance aux européennes, loin devant celle de la majorité qui voit sa marge se réduire sur celle des socialistes, selon une vaste enquête Cevipof-Ipsos-Institut Montaigne-Fondation Jean-Jaurès pour le Monde publiée lundi.
Selon cette nouvelle vague portant sur 11.430 personnes, les intentions de vote placent Jordan Bardella à 33% (+1 par rapport à la précédente enquête fin avril), suivi par la candidate macroniste Valérie Hayer à 16% (-1) puis Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) à 14,5% (+0,5).
A une semaine du scrutin, les électeurs de Jordan Bardella restent les plus sûrs de leur choix (85%), alors que 77% seulement sont certains d'aller voter pour la candidate de la majorité et 61% pour Raphaël Glucksmann.
"Le RN a réussi à transformer l'élection en un référendum anti-Macron.Si les sondages se confirment dans les urnes, ce sera réellement historique", a noté lors de la présentation des résultats Gilles Finchelstein, secrétaire général de la Fondation Jean-Jaurès.
Un croisement des courbes entre la liste de la majorité et celle du PS est "vraiment envisageable", selon lui.
Raphaël Glucksmann réussit à récupérer "un tiers des électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon en 2022 grâce à ses prises de position sur les questions internationales" notamment Gaza et l'Ukraine, détaille-t-il.Il capte aussi "un tiers de ceux qui ont voté pour Emmanuel Macron, déçus de la réforme des retraites, des réponses sur l'écologie ou le féminisme".
Derrière ces trois listes, la candidate LFI Manon Aubry enregistre 8% (+1) des intentions de vote, le candidat LR François-Xavier Bellamy 7% (+0,5), l'écologiste Marie Toussaint 6% (-0,5) et la candidate d'extrême droite Marion Maréchal (Reconquête) 5% (-0,5).
Il faut dépasser 5% des voix pour envoyer des députés au Parlement européen.
Les sympathisants LR hésitent encore beaucoup sur leur vote, certains pourraient être tentés par le RN, d'autres par la liste de la majorité, note la Fondation Jean-Jaurès qui observe la même incertitude chez les écologistes.
Du côté de La France insoumise, qui a concentré sa campagne électorale sur la guerre au Proche-orient, la stratégie semble peu payer."Seuls 6% des Français disent que la question de Gaza va être un élément déterminant dans leur vote", loin derrière le pouvoir d'achat, l'immigration, les questions environnementales et la sécurité, observe Gilles Finchelstein.Chez LFI, ce chiffre ne monte qu'à 33%, ajoute-t-il.
La participation est estimée à 47%.Aux européennes de 2019, elle avait atteint près de 51%, mettant fin à quatre décennies de déclin régulier.
Étude réalisée par internet du 27 au 30 mai auprès de 11.430 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et + et inscrite sur les listes électorales, selon la méthode des quotas.
La marge d'erreur est de 0,3% à 0,9%, selon les scores.