Critiques à droite sur la manière dont a été auditionné Bayrou sur Bétharram

Paris (AFP) - Plusieurs députés du centre à l'extrême droite se sont indignés jeudi de la manière dont le Premier ministre François Bayrou a été interrogé la veille sur sa connaissance des faits dans l'affaire Bétharram, évoquant une "indécence totale", un "procès stalinien" ou encore une "exploitation assez indigne".
"J'ai tendance à donner du crédit à la parole publique du Premier ministre.En revanche, cette audition m'a mis assez mal à l'aise parce que pour moi, elle ressemblait davantage à un procès de Moscou", a déclaré jeudi sur TF1 le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu.
Il a décrit "la nausée" que lui a "inspiré" le député de la France insoumise Paul Vannier, le très offensif corapporteur de la commission d'enquête parlementaire mise en place après les révélations sur des violences physiques et sexuelles perpétrées dans l'établissement catholique Notre-Dame de Bétharram (Pyrénées Atlantique).
"C'est un naufrage", a-t-il ajouté, regrettant l'"instrumentalisation d'un drame (...) pour coller une balle au Premier ministre et en coller une autre à l'enseignement catholique"."Ca me semble d'une indécence totale", a tranché le député d'extrême droite.
Le Premier ministre a maintenu mercredi qu'il n'avait pas eu d'autres informations que par la presse concernant les violences dans cet établissement où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants.Il a mis en cause la commission d'enquête, en particulier Paul Vannier, accusé de vouloir "abattre" le gouvernement.
Sur Radio J, le chef des députés Modem Marc Fesneau, très proche de François Bayrou, s'en est également pris à Paul Vannier jugeant "cette façon de traiter les gens assez dégueulasse"."C'est du stalinisme", a-t-il estimé, évoquant "un procès à charge".
"Il faut qu'on arrête avec les commissions d'enquête" à l'Assemblée nationale "parce qu'on en fait des objets politiques permanents", a-t-il estimé, "il ne s'agit pas de combattre, il s'agit d'accuser l'autre".
Pour Marc Fesneau, "le projet" de La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, "c'est la démolition".
"Je trouve assez indigne la récupération de la France Insoumise", a déclaré de son côté le chef des députés LR Laurent Wauquiez sur RTL, jugeant qu'"on n'est pas face à une crise politique, on est face à une crise de société".
Beaucoup plus critique vis-à-vis du Premier ministre, le patron des députés socialistes Boris Vallaud a dénoncé "une entreprise d'enfumage" mise en œuvre par François Bayrou au cours de ces plus de cinq heures d'audition."Est-ce que, au sortir de cette audition, les Françaises et les Français, les victimes, ont le sentiment d'avoir été éclairés sur ce qui s'est passé ? Ont-ils eu des éléments supplémentaires de compréhension?Je ne crois pas", a-t-il regretté sur Public Sénat.