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Congrès du PS: Boris Vallaud, le troisième homme qui veut créer la surprise

Congrès du PS: Boris Vallaud, le troisième homme qui veut créer la surprise
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Paris (AFP) - "Je n'envisage pas d'arriver dernier": Boris Vallaud, en lice pour devenir Premier secrétaire du PS, entend bien déjouer les pronostics face à ses deux concurrents Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol, en s'appuyant sur sa "capacité à rassembler" et sa volonté de "proposer des idées neuves" pour le parti. 

Depuis qu'il s'est lancé dans la course, le chef des députés socialistes défend un congrès de "réconciliation" et de "doctrines", et a multiplié les propositions pour "remettre le parti au travail".

Il a lancé un média interne, "le nouveau Populaire", impulsé la création d'un institut de réflexion et de formation, "l'Académie Léon Blum", initié une consultation des militants et débuté une série de podcasts.

Sur le fond, celui qui se présente comme un homme de terrain plutôt que d'appareil, défend le concept de "démarchandisation" de la vie, pour soustraire au tout-marché les crèches, Ehpad, services publics et les biens communs comme l'eau ou le foncier.Avec pour objectif que cela devienne "une idée forte de la pensée socialiste contemporaine". 

Mais à deux semaines du premier tour, ses deux concurrents jugent les rapports de force internes figés et le pronostiquent en troisième position, ce qui lui interdirait l'accès au second tour. 

Lui cite l'ex-Premier ministre Pierre Mauroy et dit vouloir "faire triompher l'esprit du parti sur l'instinct de clans". 

L'élu du Lot Rémi Branco, qui le soutient, juge "crédible" qu'il arrive en deuxième position, affirmant sentir "un frémissement dans les assemblées générales" des fédérations. 

D'ici le premier tour le 27 mai, il prédit que "le congrès va se tendre" et fera apparaitre Boris Vallaud "comme la seule incarnation qui sort des affrontements et propose un choix positif".

L'ex-secrétaire général adjoint de l'Elysée sous François Hollande se positionne comme le seul à pouvoir rassembler un parti fracturé depuis le précédent congrès de Marseille, où s'affrontaient déjà ses deux rivaux. 

Avant de présenter son propre texte, il a tenté, en vain, de réunir ses concurrents dans un texte commun, arguant qu'ils avaient soldé l'essentiel de leurs différends en actant le divorce avec la France insoumise.

Pour lui, face aux échéances électorales à venir et au risque de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite, le PS doit être "au combat", mais "sans passager clandestin".En clair, "il faut que ce soit la mobilisation générale, or on ne peut pas le faire avec un parti divisé", précise-t-il à l'AFP.

- trop tard -

Son argumentation laisse perplexe le camp Faure: "Boris a décidé d'avoir un narratif +tout le monde est beau et gentil, on aurait dû faire une seule motion+… pour au final en présenter une troisième", déplore un cadre, déçu de le voir lâcher le premier secrétaire sortant, alors qu'il défend comme lui un rassemblement de la gauche de Raphaël Glucksmann à François Ruffin pour la présidentielle.

Et du côté des soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, on le presse déjà de se positionner pour le second tour."Est-ce qu'il veut changer le parti, ou il continue à dire +on est tous d'accord+?", souligne l'ex-sénateur David Assouline.

Un autre proche d'Olivier Faure relativise: "il a voulu tenter quelque chose.Mais il a trop tardé".

"Cela aurait été mieux qu'il parte plus tôt", reconnait Rémi Branco.Mais l'ex-directeur de cabinet d'Arnaud Montebourg "a toujours peur d'être en décalage entre l'agenda politique et l'agenda des gens". 

Résultat, le député des Landes a attendu la fin de l'épisode de non-censure du gouvernement Bayrou pour se lancer, après Olivier Faure.Et il a peiné à rassembler derrière lui des cadres du parti, réussissant tout juste à obtenir les trente signatures nécessaires. 

Même s'il ne devient pas premier secrétaire, Boris Vallaud veut peser dans les instances du parti."Quelle que soit ma place, je serai en mesure d'imposer un travail collectif", assure-t-il.De quoi avancer ses pions pour le congrès suivant, espèrent ses soutiens.

Ses concurrents lui prêtent surtout des ambitions présidentielles.Si c'était le cas, "il aurait créé son propre courant plus tôt", rétorque Rémi Branco.Tout en soulignant qu"il fait partie des rares qui ont le niveau pour y aller".

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