Attaque au couteau: Bardella ne croit ni à la déradicalisation, ni aux suivis psychiatriques

Paris (AFP) – « Je ne crois pas à la déradicalisation », a affirmé lundi le président du RN, Jordan Bardella, deux jours après l’attaque mortelle au couteau à Paris, plaidant pour « une rétention de sûreté » en matière terroriste, le cas échéant « à vie ».
« Hormis être naïf, personne ne croit qu’en trois ou quatre ans, vous êtes déradicalisé », a estimé le leader d’extrême droite lors d’une conférence de presse, en disant penser que « les islamistes d’hier et d’aujourd’hui sont les terroristes de demain ».
« Je ne crois pas à la déradicalisation, je crois en une chose, c’est la +taqiya+ et l’art de la dissimulation qui fait partie des modes de pratiques des fondamentalistes islamistes », a ajouté la tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes de juin.
Jordan Bardella a de nouveau plaidé pour une « rétention de sûreté systématique pour les affaires liées au terrorisme », un dispositif permettant de placer en centre médico-judiciaire les prévenus ayant purgé leur peine mais dont la dangerosité est jugée importante.
Interrogé sur une rétention « à vie », le patron du RN a répondu: « Pourquoi pas ».
« A partir du moment où vous fomentez un attentat contre la France, que vous dormiez le reste de votre vie en prison, je trouve ça parfaitement sain et parfaitement normal », a-t-il fait valoir.
Lors d’un entretien sur Sud Radio quelques heures plus tôt, Jordan Bardella avait par ailleurs dit ne pas croire « à l’efficacité des suivis psychiatriques » et estimé que le renforcement de l’injonction de soins évoqué par le gouvernement était un prétexte pour « ne pas débattre de l’islam radical » après l’attaque au couteau de samedi à Paris.
Il a justifié que le Rassemblement national n’ait pas voté en 2021 une loi prolongeant l’injonction de soins à la sortie de prison de trois ans à cinq ans – qui n’aurait de toute façon pas pu s’appliquer de manière rétroactive à l’assaillant de Paris – jugeant cela « inefficace ».
« Je ne veux pas qu’on dissimule le débat de l’islam radical derrière celui de l’instabilité psychiatrique », a-t-il insisté.
Interpellé après l’attaque qui a fait un mort et deux blessés, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-iranien de 26 ans, était fiché pour radicalisation islamiste et soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a estimé lundi qu’il y avait eu « manifestement un ratage » dans ce suivi « psychiatrique » car « les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu’il allait mieux ».
Le parcours « médical, administratif et pénal » d’Armand Rajabpour-Miyandoab était « conforme (…) à l’état du droit », a souligné le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, posant la question du renforcement des textes existants.
M. Bardella a de nouveau réclamé la démission de Gérald Darmanin. »On a un attentat islamiste tous les trois jours (…) Quand on a un bilan comme ça, on s’en va, on remet son tablier ».
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