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2027: Édouard Philippe face aux ambitions multiples du "socle commun"

2027: Édouard Philippe face aux ambitions multiples du "socle commun"
Publié le , mis à jour le

Paris (AFP) - Candidat déclaré à la présidentielle, Édouard Philippe accélère sa campagne et cible François Bayrou.Mais de Gabriel Attal à Bruno Retailleau en passant par Gérald Darmanin, Laurent Wauquiez ou Michel Barnier, la liste est longue de dirigeants du "socle commun" à rallier...ou à devancer.

L'ancien Premier ministre s'exprimera dimanche à Lille lors d'un nouveau "congrès régional" de son parti, Horizons, après celui tenu à Bordeaux fin janvier.Il y parlera "de la France, de l'impuissance de l'État" et de sa "méthode" pour conquérir l'Élysée, a-t-il précisé vendredi au Figaro.Un nouveau congrès est prévu le 18 mai à Marseille.Quant au programme, il sera dévoilé "à partir de mai 2026".

Suscitant régulièrement l'impatience d'une partie de ses troupes, le maire du Havre hausse le ton dans le Figaro.Il juge notamment "complètement hors-sol", dans un contexte de regain des tensions internationales, le "conclave" entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites concocté par François Bayrou.

"Je ne dis pas que ce que fait le gouvernement est sans intérêt, et je connais la situation politique, mais je regrette qu'aucune réforme d'ampleur ne soit préparée.Au moment où l'Otan se fissure et où le multilatéralisme s'écroule, consacrer notre énergie à évoquer le mode de scrutin (municipal) à Lyon, Marseille et Paris me paraît curieux.Baroque même", juge par ailleurs Édouard Philippe.

Les rapports étaient déjà frais entre l'ancien et l'actuel Premier ministre, qui avait qualifié d'"antinational" de précédents propos prédisant l'absence de réformes d'ampleur d'ici à la présidentielle.Et François Bayrou a souvent critiqué en privé la stratégie du président d'Horizons visant à "reconstituer la droite".

À deux ans de l'échéance, si Édouard Philippe est le seul candidat déclaré, les ambitions sont légion tant dans le camp macroniste qu'au sein de la droite, son alliée au gouvernement depuis la dissolution.

Côté macronie, Gabriel Attal s'est emparé de Renaissance, le parti du président.Et distille les mêmes critiques que M. Bayrou sur la stratégie droitière d’Édouard Philippe.Gérald Darmanin répète son intention de peser "d'une manière ou d'une autre" sur la présidentielle et a récemment évoqué l'hypothèse d'une large primaire, comme l'a fait le maire (LR) de Cannes David Lisnard.

Invité à Lille dimanche, Gérald Darmanin réitérera-t-il sa suggestion?Les primaires ne sont pas très en cour chez Horizons."L'espace politique dont ils parlent, c'est un truc qui va de LR jusqu'à Renaissance".Or "ces forces politiques ne se parlent pas collectivement", "elles ne se mettent pas d'accord collectivement au moment d'élections partielles.Et vous voudriez que pour les questions les plus emblématiques de désignation d'un candidat à la présidentielle, ces partis (...) se mettent spontanément d'accord sur une primaire et ses conditions ? Je n'y crois pas beaucoup", a récemment évacué M. Philippe.

-"Ne pas se tromper d'adversaire"-

Gérald Darmanin a créé son propre parti, Populaires, et émarge toujours chez Renaissance, non sans distiller des critiques sur le parti présidentiel, qui organise un meeting le 6 avril.

À droite, les LR requinqués par leur participation au gouvernement doivent élire un chef le 17 mai et la tension s'accroît entre les deux prétendants, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez.

De son côté, l'éphémère Premier ministre Michel Barnier s'est assigné l'objectif de "faire vivre le socle commun" entre la macronie et LR, en vue d'un candidat unique pour 2027.Mais dans un contexte d'élection interne, pas question chez les deux candidats d'évoquer ce scénario.Encore moins de se ranger derrière Édouard Philippe.

"Ce n’est pas un ennemi, mais nous ne sommes pas dans le même couloir de nage.On ne travaille pas le même espace politique.Lui, il est sur le bloc macroniste qui, de notre point de vue, n’existera plus en 2027", juge-t-on dans l'entourage de M. Retailleau.

Édouard Philippe "est prisonnier du +en même temps+ électoral", renchérit-on du côté de M. Wauquiez.

Posture électorale interne, semble analyser un ténor LR pour qui "avoir un seul candidat droite-centre" est la "seule formule pour réussir" face au Rassemblement national.

"Le sujet, ce n'est pas les autres présidentiables de droite mais la relation avec les Français.Dans un contexte où il ne faut pas se tromper d'adversaire alors qu'il n'y a qu'une place qualificative face au RN", appuie le secrétaire général d'Horizons, Christophe Béchu.

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