Malgré leur unité affichée face à l'Occident, la Russie et la Chine sont en réalité en compétition économique en Asie centrale. Cette situation ne risque-t-elle pas de créer des tensions entre ces deux grandes puissances ?
Les présidents russe, Vladimir Poutine et chinois, Xi Jinping reviennent sur le devant de la scène internationale pour un sommet régional de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS).
Dans l’effervescence de la capitale du Kazakhstan, Astana, ce sommet s’inscrit dans une série de rencontres diplomatiques qui rythment la vie de cette région clé. Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, en figure importante, sera présent en qualité de “partenaire de dialogue” au sein de l’OCS.
“Le principal est de démontrer au monde qu’il existe des plates-formes internationales alternatives, d’autres centres de pouvoir, où les intérêts de tous les États sans exception sont respectés”, a déclaré le président bélarusse Alexandre Loukachenko.
Fondée en 2001 et renforcée au fil des années, l’OCS est aujourd’hui composée de neuf nations : Chine, Inde, Iran, Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan.
Elle se présente ainsi comme un contre-pouvoir aux organisations occidentales, mettant l’accent sur la sécurité et l’économie. Les dirigeants russes et chinois ont clairement positionné l’OCS comme l’un des piliers clés d’un “ordre mondial multipolaire” plus juste.
Mais l’OCS, au-delà de sa dimension diplomatique, s’emploie aussi à approfondir les liens économiques entre ses membres et à développer d’ambitieux projets logistiques pour relier la Chine à l’Europe via l’Asie centrale.
Avec l’invasion russe de l’Ukraine et les sanctions occidentales qui en ont résulté, le traditionnel corridor de transport reliant la Chine à l’Europe via la Russie a été stoppé net, poussant ainsi l’Union européenne et les pays centrasiatiques à chercher des alternatives. L’Asie centrale, et en particulier le corridor transcaspien, en est une majeure qui a gagné en importance stratégique.