Washington et Kiev concluent un accord sur l’exploitation des ressources naturelles de l’Ukraine

Les États-Unis et l’Ukraine ont officialisé un partenariat visant à faciliter l’exploitation des ressources naturelles ukrainiennes. Cet accord intervient dans le contexte du conflit en cours, alors que Kiev cherche à renforcer ses liens économiques et stratégiques avec Washington.
Tl;dr
- Accord économique signé entre États-Unis et Ukraine.
- Fonds pour la reconstruction et accès américain aux ressources.
- Négociations tendues, version finale jugée acceptable à Kiev.
Un partenariat stratégique en temps de guerre
Alors que le conflit en Ukraine entre dans sa troisième année, un événement majeur s’est produit à Washington ce mercredi 30 avril 2025 : la signature d’un nouvel accord économique entre les États-Unis dirigés par Donald Trump et l’Ukraine.
Cet engagement, présenté comme « historique » par le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, instaure un fonds d’investissement destiné à soutenir la reconstruction du pays dévasté par l’invasion russe. En retour, il ouvre aux entreprises américaines l’accès aux précieuses ressources naturelles ukrainiennes.
Négociations houleuses et compromis final
Ce texte n’a pas vu le jour sans turbulences. Plusieurs semaines de discussions intenses ont opposé Kiev à Washington, le soutien américain étant plus crucial que jamais pour l’avenir de l’Ukraine. La première tentative de signature avait même tourné court lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche fin février, après un échange tendu avec son homologue américain. Par la suite, une version remaniée du projet a été proposée en mars mais jugée « très défavorable » par plusieurs députés ukrainiens. Il aura fallu des ajustements successifs pour parvenir à un texte acceptable pour toutes les parties.
Les points clés de l’accord économique
La ministre ukrainienne de l’Économie, Ioulia Svyrydenko, venue spécialement à Washington pour parapher l’accord, s’est félicitée : « Avec les États-Unis, nous créons ce fonds qui attirera des investissements mondiaux dans notre pays. » Le document prévoit notamment :
- L’investissement dans des projets d’extraction minière ainsi que dans les secteurs du pétrole et du gaz.
- L’assurance pour Kiev de conserver la pleine propriété et le contrôle sur ses ressources naturelles et son sous-sol.
- L’implication active de l’État ukrainien dans toute décision relative à l’exploitation des matières premières.
Sous-entendus politiques et réactions contrastées
Outre ses volets économiques, cet accord revêt une forte portée politique. Pour Scott Bessent, il marque « un signal envoyé aux dirigeants russes et au peuple américain ». D’après lui, il offre aussi aux États-Unis la possibilité d’espérer un retour sur leur importante aide financière et matérielle apportée depuis le début du conflit. Mais cette démarche ne fait pas l’unanimité : Gregory Meeks, élu démocrate au Congrès, n’a pas hésité à dénoncer publiquement une forme « d’extorsion » orchestrée par Donald Trump.
Malgré ces critiques persistantes outre-Atlantique ou à Kiev, la signature scelle désormais une nouvelle phase du soutien occidental au redressement ukrainien — tout en ouvrant une brèche diplomatique vers une éventuelle sortie de crise.