Visite du président syrien Ahmad al-Chareh en France : les enjeux de son entretien avec Emmanuel Macron

Le président syrien Ahmad al-Chareh effectue ce mercredi une visite officielle en France, où il doit s’entretenir avec Emmanuel Macron. Cette rencontre soulève des questions sur les enjeux diplomatiques et la nature des discussions prévues entre les deux dirigeants.
Tl;dr
- Première visite d’Ahmed al-Chareh à Paris.
- Macron exige stabilité et lutte antiterroriste en Syrie.
- Doutes persistants après des violences intercommunautaires.
Nouveaux équilibres au Moyen-Orient
La venue attendue du président syrien Ahmed al-Chareh à Paris, ce mercredi 7 mai 2025, marque un tournant dans les relations euro-méditerranéennes. Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier, la Syrie connaît une transition politique dirigée par une coalition islamiste, incarnée par ce nouveau chef d’État.
Or, cette première visite européenne soulève autant d’espoirs que d’interrogations, tant la situation intérieure demeure instable.
Paris exige des garanties fermes
L’agenda de l’Élysée prévoit une rencontre entre Emmanuel Macron et son homologue syrien dès 17h15. Le président français entend «redire le soutien de la France à la construction d’une nouvelle Syrie, une Syrie libre, stable, souveraine et respectueuse de toutes les composantes de la société syrienne». Derrière ces mots forts, plusieurs exigences demeurent : la stabilisation régionale — notamment pour le Liban voisin — ainsi qu’un engagement accru dans la lutte contre le terrorisme.
Avant même cette invitation officielle lancée début février, Paris avait conditionné sa réception au lancement d’un gouvernement inclusif et à des garanties sur la sécurité intérieure. Quelques progrès ont été notés depuis lors ; toutefois, l’attente reste palpable quant à l’ouverture réelle du pouvoir syrien aux minorités.
Tensions persistantes sur le terrain syrien
Sur place, le gouvernement intérimaire tente de rassurer l’opinion internationale. La levée progressive des sanctions liées à l’ancien régime demeure en jeu. Pourtant, mars dernier a été marqué par de graves massacres ayant coûté la vie à près de 1 700 personnes, majoritairement issues de la communauté alaouite. Des affrontements récents avec des Druzes et des rapports alarmants publiés par diverses ONG viennent nourrir le scepticisme autour du contrôle effectif exercé par Damas sur certains groupes extrémistes affiliés.
À ces tensions internes s’ajoutent les soubresauts régionaux : Israël a renforcé ses frappes en territoire syrien, ciblant dernièrement un secteur tout proche du palais présidentiel de Damas. Les autorités israéliennes ont évoqué «un message clair envoyé au régime syrien» après les attaques visant la minorité druze. En réaction, la présidence syrienne a dénoncé une «dangereuse escalade», tandis que l’ONU s’est empressée d’exiger un arrêt immédiat de ces hostilités.
L’avenir syrien sous surveillance internationale
Entre attentes diplomatiques françaises et préoccupations humanitaires récurrentes, ce déplacement s’annonce donc comme un test crucial pour l’avenir politique syrien et pour sa reconnaissance internationale. Un exercice d’équilibriste dont le succès dépendra autant des annonces officielles que des gestes concrets sur le terrain.
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