Vendée globe: à 71 ans, "le marin des prés" navigue en solidaire... depuis son champ

Le vent fraîchit et le Cap de Bonne Espérance n'est "plus très loin". Toutes voiles dehors, Bernard Poitau n'a pourtant pas avancé d'un pouce depuis son départ en solitaire sur le Vendée Globe, une aventure qu'il a choisi de vivre, à 71 ans, au milieu de son pré.
Cela fait près d'un mois qu'il navigue à bord de son voilier de fortune bleu roi, échoué sur les hauteurs de Saint-Julien-Molin-Molette, un village de la Loire. "La grosse angoisse de mon voisin, c'est de m'y retrouver mort", lâche le retraité dans sa barbe blanche.
Pour l'heure, Bernard Poitau se porte comme un charme et le moral, au même titre que la météo indiquée par le baromètre, est "au beau fixe".
Le 10 novembre, c'est du bout des doigts qu'il s'est élancé sur le Vendée Globe via l'application très en vogue Virtual Regatta. À ses côtés, 700 000 concurrents virtuels s'y affrontent en parallèle des 38 vrais skippers encore en lice dans la compétition.
Eux fendent les eaux sur de grands et robustes Imoca, lui sur un modeste Corsaire de bois, rafistolé et long de cinq mètres, qui dans son jardin fait d'ordinaire un fabuleux terrain de jeu pour ses dix petits-enfants.
Un rythme "monacal""J'ai rebouché le hublot avec des chambres (...)