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Une extension de la guerre à Gaza serait "potentiellement apocalyptique", avertit l'ONU

Une extension de la guerre à Gaza serait "potentiellement apocalyptique", avertit l'ONU
Publié le 26 juin 2024 à 17:55, mis à jour le 26 juin 2024 à 18:02

(AFP) - Le chef des affaires humanitaires de l'ONU a averti mercredi que la propagation au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza serait "potentiellement apocalyptique", pendant que les bombardements et les combats se poursuivent dans le territoire palestinien.

"Je vois cela comme l'étincelle qui mettra le feu aux poudres...C'est potentiellement apocalyptique", a mis en garde à Genève Martin Griffiths, disant craindre les conséquences "imprévisibles" d'un conflit qui gagnerait le Liban.

La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, a entraîné une flambée de violences à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont presque quotidiens entre le Hezbollah libanais, un allié du mouvement islamiste palestinien, et l'armée israélienne.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont eux aussi averti des risques d'extension de la guerre.

Un conflit impliquant le Liban "gagnera la Syrie...gagnera les autres" territoires de la région, a dit M. Griffiths, dont le mandat se termine à la fin du mois."Il aura évidemment des conséquences à Gaza" et "un impact sur la Cisjordanie", occupée par Israël, a-t-il ajouté. 

Les bombardements israéliens se sont poursuivis mercredi sur la bande de Gaza, où selon des témoins, des combats faisaient rage dans l'ouest de Rafah, une ville du sud du territoire où l'armée a lancé le 7 mai un offensive terrestre.

Dans le nord, la Défense civile a déclaré que trois enfants et une femme avaient été tués dans une frappe à Beit Lahia.Des tirs de chars ont été signalés dans la ville de Gaza.

Un responsable de la Défense civile a déclaré à l'AFP que les sauveteurs avaient récupéré 15 corps dans "diverses zones de la ville de Rafah".Le porte-parole de cette agence, Mahmoud Bassal, a cependant affirmé que les bombardements étaient moins intenses mercredi.

- "Tous les scénarios possibles" -

A la frontière israélo-libanaise, une escalade la semaine dernière des attaques de part et d'autre et des menaces échangées entre Israël et le Hezbollah ont fait craindre une nouvelle guerre.

"Une guerre entre Israël et le Hezbollah pourrait facilement devenir une guerre régionale, avec des conséquences désastreuses pour le Moyen-Orient", a averti le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en recevant mardi son homologue israélien, Yoav Gallant, à Washington.

"Nous travaillons en étroite collaboration pour parvenir à un accord, mais nous devons également nous préparer à tous les scénarios possibles", a dit M. Gallant.

Le 19 juin, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, un mouvement islamiste tout puissant au Liban, a averti qu'"aucun lieu" en Israël ne serait épargné par les missiles de son mouvement, au lendemain d'une annonce de l'armée israélienne selon laquelle "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche que la phase "intense" des combats touchait à sa fin dans la bande de Gaza et affirmé qu'ensuite, Israël pourrait "redéployer certaines forces vers le nord", à la frontière avec le Liban, "à des fins défensives".

"Il semble qu'Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban.Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse", a accusé le président turc, Recep Tayyip Erdogan, mercredi.

Parlant de "situation imprévisible", le Canada a appelé ses ressortissants à quitter au plus vite le Liban.

- "Déraciner le Hamas" -

Le Hezbollah a ouvert le front avec Israël en soutien au Hamas au lendemain de l'attaque menée par le mouvement palestinien, le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.718 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas.

En annonçant que la phase "intense" des combats, notamment à Rafah, était "sur le point de se terminer", Benjamin Netanyahu a réaffirmé que la guerre se poursuivrait contre le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

L'objectif", selon M. Netanyahu, est "de récupérer les otages" et de "déraciner le régime du Hamas".

- "Niveau de faim catastrophique" -

La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée par Israël, où il existe un "risque élevé et soutenu" de famine, selon un rapport publié mardi par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se basent les agences de l'ONU.

D'après ce rapport, 495.000 personnes souffrent de la faim à un niveau "catastrophique".

Selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), "tous les jours, 10 enfants perdent une ou deux jambes en moyenne" à Gaza."Dix par jour, ça veut dire environ 2.000 enfants après plus de 260 jours de cette guerre brutale", a souligné l'agence.

Les employés humanitaires ne sont pas épargnés.Médecins sans Frontières a affirmé sur X que l'un de ses membres, Fadi al-Wadiya, avait été "tué ainsi que cinq autres personnes, dont trois enfants, dans une attaque à Gaza-ville alors qu'il se rendait à vélo à son travail".

L'armée a confirmé avoir éliminé Fadi al-Wadiya, en le présentant comme un "agent important" du Jihad islamique, un groupe palestinien allié du Hamas. 

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