Un "Tchernobyl silencieux": comment l'assèchement de la mer d'Aral a durablement marqué la Terre

Dès 1970, la mer d'Aral avait perdu 90% de sa superficie initiale, causant un des plus grands désastres écologies du XXème siècle. Les scientifiques étudient comment l'assèchement de la mer d'Aral a provoqué des perturbations géologiques profondes, bien au-delà de la surface terrestre.
L'assèchement de la mer d'Aral, en Asie centrale, n'a pas seulement été une catastrophe écologique. Il a aussi affecté le mouvement des roches des dizaines de kilomètres sous la surface de la Terre, selon une étude publiée lundi."Il semble que l'humanité ait perturbé la tectonique des plaques juste pour améliorer les rendements de coton!", résume Simon Lamb, chercheur en géosciences à l'Université de Wellington (Nouvelle-Zélande) dans un article accompagnant la publication de cette étude dans Nature Geoscience.
Située à cheval entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan, la mer d'Aral était jusqu'à la fin des années 1950 le quatrième plus grand lac du monde.
Le détournement de ses deux affluents, le Syr-Daria et l'Amou-Daria, principalement pour la culture du coton et du riz sous l'Union soviétique, l'a transformé essentiellement en désert de sable et de sel.
Entre 1960 et 2018, sa surface a diminué de 90% et son (...)