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Turquie: le maire d'Istanbul de nouveau entendu après des manifestations monstres

Turquie: le maire d'Istanbul de nouveau entendu après des manifestations monstres
Publié le , mis à jour le

Istanbul (AFP) - Le maire d'opposition d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, devait être entendu au Palais de Justice samedi au lendemain de manifestations monstres qui se sont propagées dans les deux-tiers des provinces de Turquie.

Au total, des rassemblements se sont tenus depuis mercredi dans au moins 55 des 81 provinces turques, selon un décompte de l'AFP.

La police a procédé à plus d'une centaine d'arrestations de manifestants.Selon les médias turcs, des interpellations ont continué dans la nuit au domicile des manifestants dans de nombreuses villes du pays dont Istanbul, Ankara, la capitale, Izmir, la troisième ville du pays sur la côte ouest, ou encore Antalya dans le sud.

L'édile de 53 ans, interpellé mercredi à l'aube à son domicile, devait être transféré samedi à partir de 10H00 (07H00 GMT), après trois jours de garde à vue, au Palais de Justice d'Istanbul pour y être entendu des accusations de "soutien à une organisation terroriste", ont rapporté ses avocats.

M. Imamoglu sera dans un premier temps auditionné avant, selon le Bureau du procureur général d'Istanbul, d'être présenté au tribunal dans la soirée, autour de 21H00 (18H00 GMT), ce qui devrait donner lieu à de nouvelles manifestations.

- "Témoins secrets" -

L'accusation de terrorisme vise le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit, qui s'est dit prêt au début du mois à déposer les armes et à se dissoudre.

Selon son avocat, l'audition du maire dans le volet "corruption", vendredi, a duré "six heures".

"M.Imamoglu a nié toutes les charges retenues dans un document de 121 pages", affirme son défenseur, Mehmet Pehlivan.

Ce dernier dénonce le recours à des "témoins secrets de manière abusive", et s'insurge de voir des "procès-verbaux de témoignages non signés divulgués dans la presse", estimant que les droits de la défense ainsi que "le droit à un procès équitable (ont) été violés".

Dans un message posté sur X par ses avocats, Ekrem Imamoglu remercie ses concitoyens, descendus par dizaines de milliers dans les rues, pour leur mobilisation.

"Vous défendez notre République, la démocratie, l'avenir d'une Turquie juste et la volonté de notre nation" écrit-il.

Le président du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), dont il est issu, özgür özel, a affirmé que 300.000 personnes ont marché dans Istanbul, dont plusieurs dizaines de milliers ont réussi à atteindre l'hôtel de ville en dépit d'importants barrages de police.

Plusieurs incidents ont éclaté entre manifestants et policiers, durant lesquels ces derniers ont fait usage de canons à eau et d'importantes quantités de gaz lacrymogènes, ont constaté les correspondants de l'AFP.

Plusieurs journalistes ont été blessés dans les échauffourées.

M. Imamoglu devait être désigné dimanche comme le candidat de son parti à la présidentielle, prévue en 2028.

Le CHP (Parti républicain du peuple, social-démocrate), a décidé de maintenir l'organisation de cette primaire et appelé tous les Turcs, même non inscrits au parti, à y prendre part.

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