Trump n’a pas encouragé la Russie à envahir l’Europe, mais il joue avec le feu
Trump vient-il d’encourager la Russie à envahir des alliés des États-Unis en Europe si ces pays n’augmentaient pas leurs dépenses de défense? Ça en a tout l’air. Lors d’un meeting de campagne samedi 10 février, il a raconté une anecdote au sujet d’un sommet de l’OTAN auquel il avait participé lorsqu’il était président: «Un des présidents d’un grand pays s’est levé et a dit: “Eh bien monsieur, si nous ne payons pas et que la Russie nous attaque, nous protégerez-vous?” J’ai répondu: “Vous n’avez pas payé, vous êtes en défaut de paiement?” Il a dit: “Oui, imaginons ça.” “Non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais même [les Russes, supposons-nous] à faire tout ce qui leur chante.”»
D’une certaine manière, cette remarque, largement relayée par les médias ces derniers jours, a été quelque peu sortie de son contexte. Trump a raconté cette histoire pour montrer à quel point ses tactiques de dur à cuire étaient efficaces. Il a poussé les alliés, revendique-t-il, à «passer à la caisse» –à augmenter leurs dépenses de défense après avoir esquivé leurs obligations pendant des années. Un message on ne peut plus attractif pour sa base.
Et pourtant, d’une façon plus générale, cette réflexion est aussi effrayante et dangereuse que les détracteurs de Trump et de nombreux responsables européens veulent le croire. Elle reflète une indifférence frôlant l’hostilité vis-à-vis des…
